LES GRAVATS AU 30ème FESTIVAL AU VILLAGE DE BRIOUX SUR BOUTONNE LE 7 JUILLET 2018 et AU FESTIVAL OFF AVIGNON 2018 – FABRIK THEATRE – 10, route de Lyon, Impasse Favot 84000 – AVIGNON – À 11H00 : DU 12 AU 24 JUILLET – RELÂCHE : 18 JUILLET –

 Cette réjouissante tirade, je me souviens l’avoir déclamée enfant, à plein poumon, pour le plaisir de faire rire.

 Sans doute est-il possible de se remémorer l’acteur qui se frappe violemment la poitrine pour expulser le mal, cette désespérante vieillesse.

 Miracle de la poésie, voilà la vieillesse qui s’incarne, qui n’est jamais qu’une ennemie extérieure. Certes, elle est moins représentée que la mort, car la regarder en face, pour découvrir qu’elle vous a envahi, ce n’est pas évident !

 Jean-Pierre BODIN et ses amis comédiens et auteurs ont pris le parti d’en rire de cette vieillesse. Philosophes dans l’âme, ils ont décidé de l’apprivoiser, cette coquetterie, cet artifice de la nature qui a choisi comme principal cobaye, l’humain. Les fleurs ont-elles le temps de se déclarer vieilles, elles se fanent un point c’est tout ! Mais l’humain, lui, la vit la vieillesse, et tout d’abord à travers le regard d’autres plus jeunes et plus pimpants. Pire, il est possible d’être identifié comme vieux à partir de 40 ans…

 Songeons que s’il n’avait pas été vieux, le Roi Lear n’eut pas existé, ni Winnie, ni une quantité d’autres personnages de théâtre puisque de toute façon, ainsi va la vie, il n’y a pas d’âge pour être heureux, pour souffrir, pour désirer, être amoureux, être fou, être saisi d’irréductibles passions humaines.

 Sur scène, 3 corps, 3 voix, 3 regards, Jean-Pierre Bodin, Jean-Louis Hourdin en alternance avec Thierry Bosc, Clotilde Mollet  pour parler de la vieillesse. De leurs bonnets, sachez que tout peut sortir et surtout le loufoque. Il y a des scènes d’anthologie dans leur spectacle, le désossement d’un mourant, la valse des fauteuils roulants, véritables autos-tamponneuses, et l’irruption d’un magnifique instrument  orchestre guidé par un fantastique ange de la mort.

 En vérité, la Compagnie LA MOULINE sait balader le spectateur dans les allées et venues de textes, cris du cœur, rejoints par Aragon, et la charte des droits des mourants.

 Il en résulte un spectacle chaleureux, véritable hymne à à la vie et à tous ces enfoirés de vioques !

 Paris, le 10 Juillet 2018

 Evelyne Trân

 

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