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Comédie dramatique Durée : 1H20 De : Jean-Mary PIERRE Mise en scène : Hélène DARCHE Avec :
Pernille BERGENDORFF & Philippe NICAUD
Scénographie : Stéphane BALNY Création lumières : Arnaud BOUVET Musique originale : Jason MEYER Assistant : Gilles PERNET
Le désir et l’amour se situent-ils vraiment sur la même branche ? Mise en scène subtilement par Hélène DARCHE, la pièce de Jean-Mary PIERRE met en scène deux personnages qui s’aiment mais ne sont plus étourdis par le désir, parce qu’ils se connaissent trop. Anna éprouve un vif besoin d’indépendance amoureuse vis-à-vis de son conjoint Loïc, tout en ne voulant pas le lâcher.
Le couple qu’elle forme avec Loïc est-il assez solide pour résister à un rebattage des cartes au nom de la liberté ?
Après l’épreuve de la maladie, Anna souhaite donner un tournant à sa vie même si profondément elle est attachée à Loïc. Sa proposition de liberté amoureuse au sein du couple, n’est acceptée que du bout des lèvres par Loïc, mais il finit par s’en accommoder. Mais un jour, et c’est la catastrophe pour Anna, il lui annonce qu’il aime une autre femme. Leurs chemins se séparent pour de bon.
Si des femmes sont capables de fermer les yeux sur les aventures de leurs maris pour les garder, combien d’hommes pourraient supporter l’indépendance de leurs épouses ?
Loïc qui s’est senti délaissé reprendra entièrement sa liberté quant à Anna, elle devra affronter ce qu’elle craignait le plus, sa séparation avec Loïc.
C’est un joli portrait de femme que celui d’Anna, vulnérable, douloureux, complexe. Elle fait l’expérience de la solitude, celle de ne pouvoir être comprise totalement par Loïc qui lui aussi a besoin de se retrouver, n’étant pas à l’initiative de l’implosion du couple.
Le personnage de Loïc est moins touchant car plus prévisible. Philippe NICAUD réussit cependant à lui donner de l’étoffe, à rendre sensible son sentiment de malaise vis à vis d’Anna qu’il aime mais de façon paresseuse, pas passionnément.
Or, la passion transpire chez Anna, interprétée de façon bouleversante par Pernille BERGENDORFF.
Il ne faut pas scier la branche sur laquelle est suspendu le fruit de l’amour. Trop mûr, il risque de chuter, mais et c’est tout le charme de cette délicate partition, à terre, il répand un chavirant parfum de tendresse.
Paris, le 20 Juin 2018
Evelyne Trân