LORETTA STRONG de COPI avec Gaël LEVEUGLE au Théâtre de BELLEVILLE – 94 Rue du Faubourg du Temple 75011 PARIS – Du 7 Mai au 29 Mai 2018 – Les lundis et mardis à 19 Heures 15 –

Photo Eric DYDIM

Texte Copi

Mise en scène Gaël Leveugle

Assistanat de de mise en scène Louisa Cerclé

Interprétation Gaël Leveugle

Musique Jean-Philippe Gross

Lumières Matthieu Ferry

Diffusion Élodie Couraud

Service de presse Zef – Isabelle Muraour et Emily Jokiel

Production Ultima Necat, Élodie Couraud

Coproduction La Manufacture – CDN de Nancy, Centre culturel André Malraux – Scène Nationale de Vandoeuvre-Lès-Nancy, Transversales – Scène Conventionnée de Verdun

Soutien Collectif 12, Mantes-la-jolie, Dicréam et Spedidam

La compagnie est soutenue par la ville de Nancy, le département 54, la région Grand Est et la DRAC Grand Est

Nous chercherions en vain un sens à la présence de ce filament électrique, à corpulence humaine, coincé dans une sorte de cage hologramme, est-elle fausse, est-elle vraie, peu importe. Nous voici à des millions d’années-lumière de la terre, et l’être qui gigote, dégurgite des mots, égaré dans l’espace, tel une sordide épluchure d’un reste humain répand sa cervelle où grouillent fabuleusement, comme dans une arche de Noé, quelques témoins de notre bonne vieille terre, rats, frigidaire, cacatoès, chauve-souris, couteau, or, satellite.

 Il suffit que cet être qui semble bien avoir du mal à s’atteindre lui-même, évoque ces choses pour qu’elles l’envahissent, prennent forme comme s’il n’y avait plus de frontière entre les mots et la chair.

 Cet être est inconcevable, il s’expulse de lui-même mais il présente cette particularité celle d’assister à sa propre implosion comme s’il avait été programmé pour la répéter indéfiniment dans un rituel où son corps impossible tiendrait lieu de territoire à un phénomène de décomposition, recomposition, aussi aléatoire qu’asphyxiant.

 Il s’agit peut-être d’une métaphore d’une maladie qui attaque le corps et de la lutte surréaliste de son occupant qui doit composer avec les envahisseurs qui veulent sa mort.

 L’argument d’un point de vue sidéral, donne lieu à une épopée fantastique, un magnifique délire où Loretta ne cesse de jurer avec elle-même, s’accouplant avec des rats, donnant naissance à des ratons aux yeux de saphir, se faisant pénétrer par un frigidaire, n’ayant pour miroir que l’eau stagnante d’un WC et pour interlocutrice une certaine Linda, son double qui veut toujours la baiser et qui évidemment ne répond pas.

 Du n’importe quoi ? Pas si sûr, imaginez que vous ayez le souvenir d’un frigidaire coincé dans un anneau de votre cervelle et que vous ne pouviez l’éjecter, vous devrez bien faire avec jusqu’à engendrer d’autres fantasmes.

 Et puis il y a l’éblouissement d’un sentiment de ridicule dans une telle situation, salutaire en quelque sorte qui grandit l’être qui s‘y expose.

 Nous avons ressenti cela à travers la performance de Gaël LEVEUGLE, estomaquant dans cette dérisoire démonstration d’un être, sujet de sa métamorphose, amené à se bouleverser, pour échapper à sa vertigineuse solitude.

 Dès lors, l’aspect grinçant de cette pièce de COPI dégage une étrange humanité.

 Paris, le 15 Mai 2018

 Evelyne Trân

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