Judith MAGRE
Pierre NOTTE
Marie NOTTE
Lumières Éric SCHOENZETTER
Judith MAGRE a le chic pour raconter des histoires surréalistes sans faiblir. Elle est surréaliste par nature. En la regardant, on imagine à la fois la fleur et l’abeille. D’ailleurs, elle envoie bouler l’écrivain irréaliste qui la bombarde de questions en lui conseillant de s’intéresser plutôt aux abeilles en voie de disparition.
En piste pour un étrange monologue imaginé par Philippe MINYANA, elle donne l’impression d’être plusieurs, à la fois la vigne vierge et le lézard qui s’y faufile et pointe son museau pour illustrer une histoire de vie, celle d’Anne-Laure tombée, un jour, amoureuse d’un dos.
Applaudie par l’écrivain irréaliste interprété par Pierre NOTTE, la voilà dans la situation de l’actrice célébrée qui se laisse attaquer par le paparazzi.
Cela dit confondu par la résistance de l’actrice, l’écrivain devient pianiste et allège l’atmosphère par quelques balades interprétées suavement par la chanteuse Marie NOTTE.
Le fard du projecteur ne surprend pas Judith, elle y est habituée. Les questions ont beau tourbillonner, elle va à l’essentiel juste à la crête de quelques émotions pour raconter ses rencontres avec Jean Genet, Simone de Beauvoir, Sartre, Giacometti et le mystérieux homme de dos. Son regard perce l’inconnu toujours au détour d’une anecdote.
Comment devient-on une actrice ? Si Judith MAGRE ne répond pas à cette question, c’est qu’elle est dotée de beaucoup de bon sens et qu’évidemment, elle a du métier. Faut l’écouter lorsqu’elle dit qu’elle ne joue pas des personnages mais qu’elle interprète avant tout des textes.
C’est évident Judith MAGRE aime jouer, se trouver au bord d’une scène. Parce que le projecteur joue le rôle du soleil, elle y mène sa barque comme une étoile mystérieuse.
Et nous l’aimons pour ça, d’être naturellement si onglée, d’arpenter les rives du rêve, riche de l’illusion qu’elle partage avec le public, riche et humble à la fois !
Paris, le 29 Mars 2018
Evelyne Trân