LA FEMME ROMPUE D’après MONOLOGUE extrait de LA FEMME ROMPUE de SIMONE DE BEAUVOIR Avec Josiane BALASKO au Théâtre HEBERTOT – 74 Bis Bd des Batignolles 75017 PARIS – A partir du 15 Février 2018 du mardi au samedi à 19 Heures –

Mise en scène Hélène Fillières
Lumières Éric Soyer
Costumes Laurence Struz
Scénographie Jérémy Streliski
Création musicale Mako
Assistante à la mise en scène Sandra Choquet

Le monologue de la femme rompue tiré du recueil de nouvelles, éponyme de Simone de Beauvoir en 1967, d’un réalisme particulièrement cru, rend pantelante notre vision idéale de la femme.

Elle n’est pas belle, Murielle, elle n’est pas jeune, elle n’a pas d’homme, elle n’a plus la garde de son fils et sa fille s’est suicidée ; sa propre mère la déteste.

Elle a donc tout pour déplaire, mauvaise épouse, mauvaise mère, mauvaise fille.

Donc Murielle pète les plombs. Comment vivre amputée de tous ses attributs féminins ? Que l’héroïne exagère ou pas son exclusion de la société, c’est son ressenti qui fait d’elle une bête enragée, monstrueusement seule.

Est-ce à dire qu’une femme dépouillée des rôles auxquels elle est assujettie depuis des millénaires ne serait plus une femme.

Murielle ne se pose pas la question en ces termes, elle n‘est pas féministe.

Elle est difficile à entendre parce que dans le fond c’est son corps qui parle, un corps ignoré, vaincu qui n’a plus d’autre interlocuteur que lui-même.

Ce corps qui se révolte puise dans ses pulsions primaires, de colère et de haine pour se dire. C’est un corps témoin d’une souffrance inextinguible, indicible.

Les cris de Murielle font partie de ceux que personne ne veut entendre. A la rigueur, ils sont tolérés dans la bouche des fous, des déshérités.

Murielle peut se permettre d’insulter l’humanité parce qu’elle est seule, c’est d’ailleurs là où le bât blesse.

Cette porte ouverte sur l’intimité d’une femme soulève le cœur. Si nous ne nous identifions pas un peu à sa douleur, pour quelle raison assisterions nous à l’agonie d’une femme et de quel droit la jugerions nous ?

Josiane BALASKO est poignante. Il n’y a pas de complaisance dans son interprétation. Elle ne cherche pas à émouvoir. Elle est seulement physiquement cette femme qui se jette des pierres pour mieux s’atteindre.

Misérable, odieuse, pitoyable, vulgaire, voilà des adjectifs qui nous traversent pour décrire le personnage. Mise en scène par Hélène FILLIERES, Josiane BALASKO réussit pourtant à lui donner de la grandeur !

Paris, le 8 Mars 2018

Evelyne Trân

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