CONSTELLATIONS de Nick Payne traduit par Séverine Magois (première création française) au THEATRE DE L’AQUARIUM – CARTOUCHERIE DE VINCENNES – 30 janvier > 18 février 2018 – du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 16h –

texte Nick Payne traduit par Séverine Magois (première création française)
mise en scène Arnaud Anckaert, avec Noémie Gantier et Maxence Vandevelde

scénographie Arnaud Anckaert en collaboration avec Olivier Floury, lumière Martin Hennart, musique Benjamin Collier, costumes Alexandra Charles, régie générale Olivier Floury, assistanat à la mise en scène Anna Dewaele.

Si l’impossible ne nous était pas représenté, notre aptitude à en faire abstraction, à l’écarter pour ne nous concentrer que sur nous-mêmes, nos limites, perdrait de sa consistance, serait juste un gage de possibles tel un doigt pointé vers le ciel sans savoir exactement ce qu’il peut attendre d’un tel geste.

Car que désigner en pointant son doigt vers les innombrables constellations d’une nuit étoilée, une étoile filante pour former un vœu.

Selon Nick PAYNE, l’auteur de la pièce Constellations, l’hypothèse des «multivers» de la physique quantique énonçant qu’une infinité de possibles coexiste à chaque moment de notre vie, peut s’appliquer à la relation amoureuse.

A vrai dire, sans notion scientifique, nous sommes souvent amenés à nous identifier aux destins d’autres personnes qui ont suivant notre sentiment plus ou moins de chance que nous alors même qu’elles nous ressemblent en tous points.

Il serait amusant d’imaginer que dans un univers parallèle, notre sosie a la faculté de vivre ce que nous avons toujours espéré en vain.
Est-ce à dire que notre destin dépende d’une petite crotte de poussière arrimée à un miroir sans fond !

Stendhal a forgé le concept de cristallisation à la suite d’un chagrin d’amour. Il semble bien que la cristallisation soit à l’œuvre dans les différents échanges entre Marianne une physicienne et Roland un apiculteur.

Marianne et Roland sont attirés l’un vers l’autre par la différence de leurs univers, il y a chez eux une quête d’inconnu qui les éblouit et les effraie en même temps. Que cela fonctionne ou ne fonctionne pas, la crête de la rencontre est toujours là, la formule est peut-être celle de l’éblouissement, de l’espérance et même de l’oubli.

Une infinité de possibles pour Marianne et Roland, pensez-vous, en faisant abstraction de l’environnement, des proches, du vécu antérieur de l’un et de l’autre, soit, l’auteur se base sur l’unique territoire qu’il connait bien, celui du langage. Il démontre que la même phrase suivant qu’elle est articulée bravement ou timidement, ou encore d’autres variations plus subtiles, tel un dé jeté, aura raison du sort de la relation du couple.

La démonstration est incrustée de subtilités qui demandent manifestement un certain effort mental aux spectateurs appelés à l’exercice, lequel consiste à secouer toujours la même poche, la même image, en sauvegardant le principe de base, tout de même, celui de l’émotion.

Peut-être s’agit-il du revers d’une poche de rêve dans laquelle les rêveurs seulement guidés par leurs désirs, imaginent toutes sortes d’issues, alors même que celle qu’ils ont connue dans la vie réelle était une impasse.

Avec la mise en scène d’Arnaud ANCKAERT, volontairement minimaliste, nous traversons en filigrane la vie du couple, comme nous observerions le trajet d’hirondelles, toujours le même, chaque année, sans nous préoccuper du temps qui a passé, le nôtre.

Le temps vaste conjecture qui n’a rien à voir avec celui qui se découle dans nos rêves, nos espoirs, l’infini…

Le récital quasi métaphysique est incarné formidablement par deux comédiens, Noémie GANTIER et Maxence VANDEVELDE qui interprètent cette partition telle une ligne de solfège suspendue dans le ciel, pour servir de perchoir aux amoureux !

Paris, le 13 Février 2018

Evelyne Trân

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