L’AVARE DE MOLIERE AU THEATRE DU RANELAGH – 5, rue des Vignes 75016 PARIS – Jusqu’au 14 JANVIER 2018 -Du mercredi au samedi à 20 H 45 – Samedi à 16 H 30, dimanche à 17 H – Relâches les 10 novembre, 1er, 2, 24 décembre –

Distribution

Auteur : Molière

Mise en scène et adaptation Jean-Philippe Daguerre

Avec : Didier Lafaye, Philippe Arbeille ou Olivier Girard, Pierre Benoist ou David Mallet, Grégoire Bourbier, Mariejo Buffon,Stéphane Dauch ou Etienne Launay, Bruno Degrines, Armance Galpin, Antoine Guiraud ou David Ferrara et Stéphanie Wurtz

Assistant mise en scène : Philippe Arbeille

Création costumes : Catherine Lainard

Décors et accessoires : Simon Gleizes et Frank Viscardi

 

Vraiment indémodable cet « Avare » de Molière ! Plus de trois siècles pourtant nous séparent de ces premières représentations, boudées par le public parce que la pièce est écrite en prose. Mais il s’agit de la plus belle prose celle qui réunit le geste à la parole. Non, Molière n’était pas avare, en prodigieux homme de théâtre, à la fois auteur, comédien et metteur en scène, il se sert du langage comme un révélateur des pulsions les plus primaires, voire organiques de ces personnages.

Un personnage comme Harpagon ne pense pas, il crie, il hurle, il s’électrise lui-même, il explose.

Et c’est ce manège complètement ridicule de l’homme obsédé par l’argent qui devient le moteur de toute une pièce, ouvrant les valves du rire pour le plus grand bonheur du public.

Souvenez-vous de cette tirade passée à la postérité de Valère, l’intendant d’Harpagon : « Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger »

C’est à l’estomac que l’hypocrite Valère la lance aux oreilles de notre avaricieux. Mais qui vise donc Molière, les affamés ou les exploiteurs d’affamés ?

Dans toutes ces comédies, Molière ne cesse de courir du pauvre au riche, du domestique au maître, des enfants aux parents, des jeunes aux vieux, de l’hypocrite au sincère etc. Et ce sont tous ces va et vient sonores qui jettent le trouble chez les spectateurs.

Comment jouait-on « L’Avare » du temps de Molière ? Naturellement sans aucun doute car la nature, c’est vraiment chez Molière qu’elle reprend ses droits par la bouche de ses personnages dont les paroles dépassent les bornes d’une réalité manifestement contraignante et révoltante. Nous saurons gré à Molière de laisser l’odieux Harpagon s’exprimer, de montrer comment sa folie l’aveugle au point de détruire l’avenir de ses propres enfants.

Si le ridicule ne tue pas, le rire qu’il promet agit comme exutoire une véritable jouissance communicative qui touche aussi bien les mômes que les adultes.

Jean-Philippe DAGUERRE donne évidemment le premier rôle à Harpagon interprété avec maestria par Didier LAFAYE. Du pur divertissement savamment dosé par la belle équipe du GRENIER DE BABOUCHKA, dans le cadre magique du Théâtre du Ranelagh. Molière classique ? Pas si sûr, même les mômes s’amusent dans cette forêt de signes et son rai de lumière, le rire !

 Paris, le 4 Novembre 2017        Evelyne Trân

 

 

 

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