
Avec la troupe amateur du bassin mussipontain dirigée par Eric Lehembre
Ils fuient la misère, la guerre, ils quittent tout, terre , patrie, famille, on les appelle les migrants, ils se retrouvent pris au piège, à la merci de passeurs parce qu’ils ne connaissent pas la route. Ils n’ont pour seul bagage que leur humanité, alors même qu’ils sont conduits à errer, attendre comme des bêtes, avec pour seuls interlocuteurs la faim, la soif, la peur, et le sentiment de la mort qui rôde parce qu’ils s’éprouvent traqués de tous les côtés en danger de mort.
Cette humanité exsangue donne l’effroi parce qu’elle est à l’envers de notre roulis quotidien, qu’elle signifie que la paix, le bien être et tous les progrès affichés par l’homme se poursuivent aux dépens de ceux moins chanceux qui n’ont pas d’autre choix que d’y aspirer.
Marc-Emmanuel SORIANO leur donne la parole dans un texte choral, une sorte de feuille de route de notre charte humaine qui va laisser des traces parce qu’il n’est pas nécessaire de vouloir se donner bonne conscience pour éprouver que le phénomène des migrations universel, questionne le destin de tout homme. Ou alors qu’est-ce donc qu’être humain ? Sont- ils si différents de nous ces migrants ?
La forêt que traversent les personnages de la pièce devient ce milieu hostile où les hommes sont des loups pour l’homme. Les fuyards ont plus à craindre des passeurs qui n’hésitent pas à tirer sur ceux qui n’ont pas d’argent que des bêtes féroces. Certains en référence à leur culture animiste n’hésitent pas à invoquer les esprits.
Davantage qu’à une lecture, nous avons eu l’impression d’assister à un véritable chant choral poétique soutenu par la composition musicale très suggestive de Gabriel FABING. Très impliquée, la troupe amateur du Bassin mussipontain, dirigée par Eric LEHEMBRE a donné le meilleur d ‘elle même pour incarner ce parlement des forêts, nous le rendre plus proche, plus humain, crucial.
Paris, le 30 Août 2017 Evelyne Trân