Dans le cadre de LA MOUSSON D’ETE – ECRIRE LE THEATRE AUJOURD’HUI – ENTRE LES LIGNES DE TIAGO RODRIGUES avec TONAN QUITO au Centre culturel Pablo Picasso à BLENOD-LES- PONT- A- MOUSSON le 27 Août 2017 –

de Tiago Rodrigues (Portugal), texte français de Thomas Resendes, avec Tónan Quito

Il semble s’être échappé d’une nouvelle de José Luis BORGES, dès qu’il apparaît sur scène.Y a t-il eu un commencement, y aura t-il une fin ? L’homme parle en portugais. Nous qui ne comprenons pas le portugais,nous voici obligés effectivement de déchiffrer par dessus la voix portugaise « entre les lignes » le texte en surtitrage qui s’affiche.

Mais nous ne comprenons pas davantage. Certes les noms de TIRESIAS et d’OEDIPE nous interpellent et nous pensons que le comédien est en train de répéter une scène d’OEDIPE ROI mais les phrases de la scène semblent parasitées par d’autres « bizarres » dont nous ne pouvons saisir l’origine.
Enfin, le comédien s’interrompt pour s’adresser aussitôt au public en français comme s’il avait lu dans ses pensées. « Quand avons nous perdu la parole ? Quand elle t-elle devenue pour nous si complexe ou si simple qu’elle a cessé d’être la nôtre ? »

Commence un récit fabuleux où il est question de l’auteur lui même Tiago dont Tónan est l’interprète. Tiago devait écrire un monologue autour d’Oedipe Roi mais il a déclaré forfait suite à une maladie des yeux. Tónan doit se débrouiller seul, c’est alors qu’il découvre une lettre dans une édition d’Oedipe Roi qui appartenait à la Bibliothèque du Centre Pénitencier de Lisbonne. Au-dessus de chaque phrase du texte de la pièce, un inconnu a écrit à la main une lettre adressée à sa mère. Un prisonnier évidemment qui ne devait pas avoir de papier. De façon étonnante, les pensées, les phrases du scripteur semblent se superposer aux paroles des personnages de la pièce ou même en découdre ou les rejoindre.

La découverte a un effet explosif chez Tónan très inquiet au sujet du spectacle qui risque d’être annulé . Pourtant fasciné par la lettre, Tónan veut rechercher son auteur et se rend à la bibliothèque de la prison …

Nous n’irons pas plus loin pour ne pas déflorer le mystère. Mais tant de destins semblent s’être engouffrés dans le récit pourtant simple de prime abord de Tónan, que nous avons l’impression d’avoir pénétré dans un tourniquet de portes communicantes incroyable.

Le spectacle s’achève sur la lecture du message d’adieu du prisonnier à sa mère qui résonne d’autant plus qu’il s’intercale entre les lignes lorsque Oedipe demande d’être jeté à la mer.

Nous restons médusés autant que le comédien lui même TONAN QUITO, extraordinaire conteur, qui nous a permis de frôler de façon totalement inattendue quelques effluves, quelques hélices du mystère théâtral !

Paris, le 30 Août 2017                           Evelyne Trân

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