UNE SAISON EN ENFER d’Arthur RIMBAUD – Mise en scène Ulysse DI GREGORIO avec Jean-Quentin CHATELAIN au THEATRE DU LUCERNAIRE – 53 Rue Notre-Dame-des Champs 75006 PARIS – du 8 Mars au 6 Mai 2017 à 19 Heures – du mardi au samedi –

 

N.B. : Jean-Quentin CHATELAIN était l’invité de l’émission « DEUX SOUS DE SCENE » sur Radio Libertaire 89.4, le samedi 8 Avril 2017. Pour l’écouter, il suffit d’aller sur le site Grille des émissions Radio Libertaire (en podcast pendant un mois) .

Costumes : Salvador MATEU

Scénographie : Benjamin GABRIE

Une saison en enfer d’Arthur Rimbaud fait partie de ces œuvres dont nous connaissons le titre pour les avoir parcourues en milieu scolaire. Pour ma part, j’ai le souvenir de cette déflagration de tous les sens qui ne concordait pas avec la présence rigide de l’enseignante censée nous ouvrir les portes de la poésie.Impossible d’évacuer ses émotions, impossible de les dire.

Curieuse démarche humaine que celle de vouloir tendre vers un public inconnu le fruit de ses expériences les plus intimes. Rimbaud était un communiquant, un chercheur, un découvreur et sa phrase célèbre « Je est un autre » nous permet de l’imaginer tout là haut à ce stade de pause après une longue course, se retourner, faire volte face, pour regarder ceux qui l’ont poussé à grimper si haut. Être devant et derrière, de plein fouet être saisi par cet éblouissement d’être parmi les autres.

Rimbaud avait le sentiment de sa force, de sa démesure, il l’appelle orgueil. Il y a chez lui une formidable pulsion de vie qui s’est trouvée brimée, contrainte par son environnement familial particulièrement austère, l’état d’esprit de ses contemporains.

Les autres sont toujours là autour de soi, ne serait-ce que par le langage, l’intention qui le submerge. Souvenons nous que Madame Rimbaud mère qui ne comprenait pas la prose poétique de son fils a néanmoins sorti son porte- monnaie pour l’aider à publier cette saison en enfer.

Comment aller au bout de la lecture de cette œuvre qui dresse le paysage d’une âme en proie aux doutes, aux vertiges, qui parle de souffrance, mais aussi de ses extraordinaires enchantements.

La perspective que nous offre le metteur en scène Ulysse DI GREGORIO est assez étonnante. Elle fait entrer le silence, les silences dans l’œuvre de façon spectaculaire, voire déconcertante. Car il faut les soutenir ces silences, les pousser devant soi, hors de soi et les entendre. Ils configurent la nuit, celle du fameux purgatoire, qui doit permettre de laisser surgir comme des fleurs, des images, des pigments d’étoiles, de pures apparitions, les pensées du voyageur Rimbaud.

Drapé comme un antique nomade du Sahara,, Jean-Quentin CHATELAIN qui a la stature du Balzac sculpté par Rodin, l’étoffe du voyageur rupestre, donne à toucher cette main poétique qui traverse le feu avant d’écouter l’eau qui la submerge. Dans la nuit, oui, nous avons entendu le bruit infini d’une cascade d’être, intérieure et magique .

Paris, le 18 Mars 2017                            Evelyne Trân 

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