D’OLIVIER SOURISSE. DERNIÈRE MISE EN SCÈNE DE QUENTIN DEFALT.
AVEC SYLVIA ROUX ET THOMAS LEMPIRE, en alternance avec OLIVIER MARTIAL.
Collaboration artistique : Alice Faure
Scénographie : Agnès de Palmaert – lumière : Olivier Oudiou
Création sonore : Ludovic Champagne – costumes : Mine Vergès
presse : Vincent Dumont diffusion
Sabine Desternes (Courants d’Art Productions)
Curieuse écriture que celle de ce jeune dramaturge Olivier SOURISSE. Nous l’imaginerions volontiers accroupi devant une rivière toucher l’eau avec un simple bâton pour observer les remous qui capturent, le temps d’un regard, quelque chose d’inattendu, d’inconnaissable, qui serait bienvenu pourtant, qui donnerait de l’écho au désir d’éblouissement d’une conscience endormie.
Il y a ce désir et cette peur de troubler l’eau dormante, ce qu’une conscience ne peut vraiment réunir qu’à l’état de rêve.
De l’eau trouble s’échappent deux formes, deux créatures que l’auteur décide de suivre en se laissant guider par son imaginaire.
Que peuvent bien faire deux âmes égarées, surgies d’une eau noire, la nuit ? Elles ignorent ce qui les a réunies, elles ignorent ce qui les rassemble. Des deux créatures, nous ne savons qui rêve ou supporte, dans son sens plein, l’autre.
Une jeune femme, Florence BERNSTEIN, auréolée de son prestige social, elle est avocate, vient de sauver un homme du suicide qu’elle emmène à son domicile. Florence manifeste d’emblée son intérêt pour le jeune homme prénommé Simon, très méfiant vis à vis de son hôtesse. Elle réussit cependant à l’apprivoiser, à obtenir de terribles confidences, en se dévoilant elle-même mais sans jamais se départir de son mystère.
Grâce à l’interprétation de Sylvia ROUX, le personnage de Florence BERNSTEIN devient une héroïne digne de celle qu’incarnait Maria CASARES dans les films de Jean COCTEAU, Orphée et le Testament d’Orphée. Mais elle fait penser aussi à une autre héroïne, oh combien vulnérable, Sonia dans Crime et châtiment de DOSTOIEVSKI . C’est un magnifique personnage de femme.
Simon interprété par Thomas LEMPIRE, à la fois désenchanté et rebelle peut faire figure de l’adolescent éternel.
En termes d’ambiance, la mise en scène de Quentin DEFALT est réussie. Les oppositions marquées entre les deux protagonistes ont pour objet d’exprimer cette curieuse alchimie du jour et de la nuit lorsqu’ils se rencontrent à l’aube ou au crépuscule. Une émotion scrutée par de nombreux poètes rêveurs dont fait partie Olivier SOURISSE.
Le charisme des deux comédiens Sylvia ROUX et Thomas LEMPIRE rend haletant le thriller de deux êtres en quête d’âme sœur.
Paris, le 29 Mai 2016
Mise à jour le 21 Février 2017 Evelyne Trân