CHILDREN OF NOWHERE DE FABRICE MURGIA AU THEATRE DU JEU DE PAUME à AIX EN PROVENCE du 21 au 23 Janvier 2016 – AU THEATRE NATIONAL DE BRUXELLES du 29 Janvier au 6 Février 2016 et au THEATRE JEAN VILAR à VITRY SUR SEINE les 12 et 13 Février 2016 –

 

 

childrenofnowhere2

 

Avec Viviane De MUYNCK

Enrico Bagnoli (Création lumières) , Marie-Hélène Balau (Création costumes) , Kurt Bethuyne (Régie lumière) , Emily Brassier(Assistant(e) à la mise en scène) , Giacinto Caponio (Création vidéo) , Marc Combas(Régie son) , Matthieu Kaempfer (Régie générale) , Dominique Pauwels (Création son) , Dimitri Petrovic (Régie vidéo) , Jean-François Ravagnan (Création vidéo) , Rocio Troc (Assistant(e) à la mise en scène)Collectif Aton’& Armide (Musiciens), Jean-François Ravagnan (Réalisation des images), Maarten Craeynest ( Arrangements électroniques), Vincent Hinnebicq & Virginie Demilier (Recherches), Atelier de costumes du Théâtre National-Bruxelles (Réalisation costumes)
Avec la complicité de Daniel Cordova

 

Il y a encore des terres inexplorées, est-il possible de le croire avec l’afflux des informations, des connaissances qui transitent par les médias et notamment internet. The children of nowhere fait partie du projet Ghost roads, qui s’est imposé à Fabrice MURGIA au cours de ses voyages à travers une dizaine de villages fantômes en Amérique (Texas, Arizona, Nouveau Mexique et Californie) dit-il, en quête de silence. C’est dans le désert d’Acatama au Chili, que, lui est apparue CHACABUCO, une ville abandonnée, ancienne cité minière, devenue sous la dictature de PINOCHET, un camp de concentration pour des milliers de prisonniers politiques Chiliens médecins, avocats, artistes mais aussi ouvriers.

D’une certaine façon, nous pourrions nous croire dans un conte de Jorge Luis BORGES mais Fabrice MURGIA ne se laisse pas assaillir par la dimension fantastique ou mystique du paysage fantôme, il entend faire souche vers l’humain avec ses semelles d’homme de théâtre voyageur, qui souhaite recueillir des témoignages de la bouche même de ceux qui ont vécu à CHACABUCO.

Il s’agit de rescapés, de survivants qui avaient une vingtaine d’années à l’époque, dont il filme les visages expressifs, libérés, semble t-il, de toute espèce de rancœur, qui s’expriment avec simplicité et douceur, sans doute émus par la jeunesse de leur interlocuteur.

Il n’est pas évident de faire courir les voix du passé, enfouies, cet ailleurs comprimé, vers ce vide, ce trou de la mémoire qu’il représente pour leurs descendants.

Pour certains, la vie ne serait qu’un lieu de passage mais quel passage ? Pour aller où, quelle piste emprunter ? . Qu’avons nous à voir avec ces malheureux anciens prisonniers Chiliens ? La mémoire c’est un sens premier, celle de la souffrance, n’a pas de race, pas de classe, elle est hélas universelle.

C’est à brûle-pourpoint que Fabrice MURGIA songe tout haut dans son carnet de voyage à travers la voix particulière de Viviane De MUYNCK, intense comédienne, qui filtre les mots qui se soulèvent tels des pensées de sable dans le désert, des mots qui marchent qui transpirent, qui ont des yeux pour regarder, qu’il faut entendre respirer.

Fabrice MURGIA développe des images oniriques à travers des rideaux de captations vidéos, des effets d’apparitions, disparitions qui enveloppent concrètement les musiciens et la comédienne.

A vrai dire, les liaisons, les raccords ne sont pas toujours fusionnels. L’on peut s’émouvoir de voir minuscule, physiquement, la comédienne en fond de scène alors même que certains visages grossis prennent toute la place de l’écran. Contraste sans doute délibéré mais déconcertant.

Cela dit, il ya des séquences visuelles de toute beauté, notamment celles où l’on ne perçoit que les silhouettes des musiciens, le quatuor de violoncelles ATON & ARMIDE COLLECTIVE, aussi envoûtant que la superbe voix de la chanteuse Lore BINON. La composition musicale de Dominique PAUWELS donne toute sa profondeur au spectacle qui entend rendre hommage à ces porteurs d’histoires charnières, à leurs descendants, aux « Children of Newhere », qu’il a réussi à rencontrer, qui témoignent pour le Chili d’aujourd’hui – la nouvelle génération en plein questionnement sur le plan, économique et identitaire – alors même que leur lieu de mémoire est devenu un village fantôme. Ils crèvent l’écran, l’écran de notre mémoire quelle qu’elle soit !

Paris, le 25 Janvier 2016                           Évelyne Trân

Un commentaire sur “CHILDREN OF NOWHERE DE FABRICE MURGIA AU THEATRE DU JEU DE PAUME à AIX EN PROVENCE du 21 au 23 Janvier 2016 – AU THEATRE NATIONAL DE BRUXELLES du 29 Janvier au 6 Février 2016 et au THEATRE JEAN VILAR à VITRY SUR SEINE les 12 et 13 Février 2016 –

  1. bonjour evelyne

    je suis contente de lire ta critique
    je revis la pièce que nous avons vu ensemble à AIX il y a déjà bientôt huit jours
    en espérant une autre rencontre improvisée
    bien à toi

    dominique Muraour

    J’aime

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