Décors : Charlotte Smoos
Accessoires : Monsieur QQ
Costumes : Agathe Laemmel
Création lumière : Julien Dubuc
Création son : Franck Combe
Audiovisuel : Guillaume Cotillard
Avec : Alan Boone, Jean-Claude Cotillard, Zazie Delem.
en accord avec La Cotillard Cie.
http://www.lepolediffusion.com/spectacle/fin-de-serie-1
Curieux tableau que cet apparemment de vieux qui nous renvoie à une vision complètement à côté de la plaque de la modernité dont on nous serine les yeux et les oreilles.
Un appartement qui sent évidemment le vieux puisqu’ il reflète l’état d’esprit d’un couple qui joue la partition de la vieillesse, avec pour seule musique les clapotis d’un poisson dans son bocal, les ronronnements du chat et du micro ondes, les tic-tacs des pendules, les sifflements d’un oiseau en cage et quelques romances surannées.
On les croirait sortis d’une horloge parlante ou plutôt muette, les deux silhouettes de cet homme et cette femme qui par effet de mimétisme avec les animaux aussi inoffensifs que des meubles, apparaissent figés par leurs habitudes, leurs tics, la routine d’une vie sans éclat, et doivent se résigner à leur vilaine condition de vieux.
Les pauvres se connaissent trop bien pour désirer communiquer. Fort heureusement leur mauvaise humeur et leurs petites distractions accusent leur ridicule de façon très, très réjouissante.
Comme s’ils passaient à travers les mailles de leurs corps raides comme du carton, telles des marionnettes, les personnages se révèlent très expressifs.
Spectacle quasi muet, jubilatoire, fourmillant de gags sidérants, hilarants, notamment la scène où le couple sort de jolis sacs de pharmacie, une avalanche de médicaments.
Très inventive, superbement bien rythmée, la mise en scène met en relief tous ces petits motifs de la vie quotidienne d’un couple qui font mouche justement parce qu’il est impossible d’y échapper .
Alan BOONE campe avec beaucoup de drôlerie, le médecin, le kiné, l’agent de pompes funèbres au service commercial du brave couple. Quant à Jean- Claude COTILLARD et Zazie DELEM tous les deux extraordinaires, ils réussissent à rendre attachante cette caricature de la vieillesse.
C’est tout le charme de ce spectacle qui fait exploser de rire ces vers célèbres de Corneille « ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »
Paris, le 13 Décembre 2015 Evelyne Trân