MEMOIRES D’UN FOU DE GUSTAVE FLAUBERT – ADAPTATION DE CHARLOTTE ESCAMEZ – MISE EN SCENE DE STERENN GUIRRIEC avec WILLIAM MESGUICH AU THEATRE DE POCHE DE MONTPARNASSE – 75 BD DE MONTPARNASSE 75006 PARIS – DU 8 SEPTEMBRE AU 8 NOVEMBRE 2015 – Du Mardi au Samedi à 19 HEURES – Dimanche 17 H 30 –

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  • Avec William MESGUICH
  • Lumières Mathieu COURTAILLIER
  • Son Franck BERTHOUX
  • Décor et costumes Camille ANSQUER
  • Durée 1 Heure

Flaubert sur la même longueur d’ondes que Lautréamont et Rimbaud, comment ne pas y songer en découvrant ses mémoires d’un fou , écrites à 17 ans et publiées à titre posthume en 1901.

Voilà un texte brûlant, exalté, violent dans lequel l’adolescent solitaire qui d’emblée le déclare « A peine ai-je vécu  »  se laisse envahir par l’écume de ses révoltes souterraines, se projetant sur le rivage d’un rêve incroyable, celui d’écrire un livre. « Or ma vie ce ne sont pas des faits. Ma vie c’est ma pensée ».

Parfois on a l’impression que les mots dépassent la pensée, qu’ils forment un tourbillon. Sous la pression des sentiments, des angoisses, des colères, ils jaillissent, ils déboulent et dans l’âme de l’écrivain, ils se rapprochent des éléments, la terre, le feu, l’eau, le bois etc.

Da la même façon que l’on pose une canne sur du sable mouvant, l’écrivain avance constamment entouré d’eau, presque en aveugle. C’est l’écrivain aventurier qui se laisse guider par ses seules sensations. Des commentateurs considèrent que les thèmes de l’Éducation sentimentale se trouvent déjà dans ce livre de jeunesse.

Sans doute, il y a ces premières émotions contradictoires d’un jeune être qui s’éprouve à la fois bafoué par la bêtise humaine et submergé par la beauté d’une femme.Le jeune homme est en proie à des sentiments extrêmes.

Belle mise en scène de Sterenn GUIRRIEC et jolis effets de lumières et vidéo de Mathieu COURTAILLIER qui installent le jeune homme « fou » dans une sorte de grotte préhistorique ou pré-scripturale entièrement recouverte de feuillets écrits ou vierges, traversée par des filaments d’écriture lumineux qui gouttent comme des stalactites ou des stalagmites. Les amoureux des lettres le savent, ils enfouissent leurs rêves, leurs pensées sous des monceaux de mots, c’est leur écurie, leur grange, leur foin.

C’est la pensée qui est folle de croire pouvoir se mouvoir dans un monde fou. Or le jeune Flaubert du haut de ses 17 ans, ressent ce besoin de témoigner ne serait ce que pour lui même de ses états d’âme au moment même où il ouvre la porte vers la réalité, l’âge adulte et referme celle de l’adolescence et de ses désirs les plus fous, à jamais.

William MESGUICH devient l’homme de la grotte scripturale de Flaubert, pour faire de son corps une peau d’écriture qui puisse manifester charnellement ce que nous traduisons par délire.

Il faut découvrir ces mémoires d’un fou, le visage que lui prête William MESGUICH est tout à fait bouleversant . Flaubert à l’école buissonnière enfin, Flaubert en plein délire !

Paris, le 12 Septembre 2015                       Évelyne Trân

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