Auteur : Muhammad al-Nafzawi
Mise en scène : Didier Carrier
Distribution : Bénédicte Bosc, Stefan Godin
Durée (mn) : 1h10
Site de la compagnie : www.laprairieparfumee.fr
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Une véritable petite bible que ce traité d’érotologie de Mouhammad al-NAFZAWI ! Le conférencier et son assistante qui dévoilent ses sortilèges sont manifestement convaincus de tenir entre les mains un ouvrage d’éducation sexuelle consacré, destiné à tous.
Ecrit en 1420, à l’instigation du souverain afside de Tunis, l’ouvrage développe divers conseils et recettes qui évoquent de façon très crue et souvent drôle, les difficultés mais aussi les plaisirs auxquels s’exposent l’homme et la femme lors de leurs rendez-vous sexuels.
Or le mot sexe est remplacé par le mot huis qui désignerait aussi bien la verge que le vagin. Cependant, il est question d’huis pour la femme et d’instrument pour l’homme.
Comme il est fort délicat de parler de ces choses-là, l’auteur a recours à des images poétiques, lesquelles pour un connaisseur se révèlent fort croustillantes et euphorisantes, en un mot érotiques.
L’auteur ne cesse de caresser dans le sens du poil, les préoccupations de l’homme et de la femme, véritablement soucieux de leur bien être sexuel. De sorte qu’après s’être assurée de la miséricorde de Dieu, l’assistante du conférencier qui représente la pudeur toute féminine puisse sans rougir, jouir de l’enseignement du Maître.
Faire l’amour, c’est un art nous raconte Mouhammad al-NAFZAWI. Evidemment, il faut pratiquer différentes positions, différentes techniques pour réussir l’opération de la conjonction, ne pas craindre d’essayer les recettes les plus saugrenues quand le bénéfice se révèle si exaltant !
La mise en scène de Didier CARRIER est pleine d’attentions. Bénédicte BOSC, très drôle joue la disciple avec beaucoup de finesse, aux côtés de Stefan GODIN, le professeur digne et éloquent. Leur complicité opère avec charme et malice dans une cave de l’ESSAION devenue pour l’occasion, une crypte d’où s’échappent, à défaut de prières, quelques râles de plaisir et de rire, en toute convivialité.
Une spectacle coquin, légèrement épicé qui se goûte comme le thé à la menthe offert aux spectateurs, avec un nuage d’aphrodisie.
Paris, le 12 Septembre 2014 Evelyne Trân