Dessine-moi un piano de Jean-Paul Farré au Studio Hébertot – 78 bis Boulevard des Batignolles 75017 Paris Du 29 septembre au 12 novembre 2022. Jeudi, Vendredi, Samedi à 19 H.

Mis en scène par Stéphane Cottin
Avec Jean-Paul Farré

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Je n’avais pas entendu dire que Jean-Paul FARRE était un poète et pourtant c’en est un. Est-ce à dire que la poésie a mauvaise presse et qu’on n’ose même pas prononcer son nom ! Ah s’il avait pu accoucher d’un piano cet animal-là, il l’eut fait. C’est un personnage et un personnage a tous les droits. Souvenons-nous de Rabelais que diable !

Est-ce le piano qui est en train de rêver Jean-Paul Farré ou inversement est-ce ce comédien qualifié de burlesque qui chevauche cet instrument épique dans ses rêves.

L’imagination de Farré ne doit pas avoir de bornes. Il nous rappelle Raymond Devos parlant à son chien. Avec Farré on l’a bien compris, le piano il a une âme. En tout cas c’est ce qu’il veut exprimer dans ce spectacle avec du rêve par-dessus la tête sans rechigner à quelques emprunts. Comment ne pas penser à Charlot lorsque ce comique d’un coup de tête joue avec la grosse sphère effleurant son sacré piano. Et le piano devenu radeau au milieu des vagues ! Oui, on a déjà vu cà. Mais on adore parce que l’interprète est inimitable et qu’il est visiblement fasciné par cet organe musical dont il sait tire le meilleur. Farré ne l’oublions pas est un talentueux pianiste.

Il y a cette séquence fabuleuse qui est en soi un formidable dessin animé : en fond de scène, l’image vidéo d’une partition trône avec ses portées, ces do, fa, mi etc… et ça bouge et l’on voit Farré se hisser comme aimanté par ladite partition, cueillir une portée telle une grappe de raisin.

L’homme fait de la luge avec sa trottinette. Une certaine ivresse gagne la scène. Le metteur en scène réussit avec doigté à visualiser les fantasmes du phénomène. Mais ce qui touche profondément, c’est l’élégance de la rêverie et cette belle pensée adressée au public « Dessine-moi un piano » C ’est ainsi qu’une chose qu’elle soit piano, chaise, maison, que sais-je, acquiert une âme, en passant par la main d’un peintre, d’un pianiste bien sûr et l’imagination d’un rêveur impénitent tel que Jean-Paul Farré !

Le 24 octobre 2022

Evelyne TRAN

N.B : Article publié également dans le Monde Libertaire.fr

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