Proudhon modèle Courbet de Jean PETREMENT au Festival Off Avignon 2021 Du 7 au 31 juillet à 18 H 35 au Théâtre des Corps Saints 76 Place des Corps Saints 84000 AVIGNON A 18H35

Texte et Mise en scène : Jean PÉTREMENT
Avec : Xavier LEMAIRE, Jean PÉTREMENT, Lucile PÉTREMENT, Léonard STÉFANICA

Nul n’est censé ignorer la loi. Nul  non plus n’est censé ignorer que  PROUDHON, père de l’anarchisme et COURBET peintre du réalisme étaient amis. Leurs noms nous sont familiers mais nous devons surfer sur plus de 150 pages de notre histoire avant de pouvoir poser un doigt sur leur rencontre. Grâce à Jean PETREMENT, nous voici transportés un jour d’hiver 1854, à ORNANS, dans le DOUBS, dans l’atelier de COURBET qui reçoit en compagnie de sa modèle Jenny, son respectable ami PROUDHON.

Nous savons que les deux hommes chacun dans leur domaine, ont bouleversé l’histoire. Ce que nous ignorons véritablement, c’est ce qu’ils se sont apporté, l’un à l’autre.

 Extérieurement, COURBET a l’allure d’un paysan rougeaud, bon vivant et PROUDHON d’un pasteur ou d’un professeur plutôt renfrogné et peu amène. Ce qui les réunit, c’est ce qui se trame dans leurs corps respectifs, c’est leurs combats, leur idéal qui pousse l’un à bâtir une œuvre picturale destinée à exprimer son propre vécu, pour rendre l’art au peuple d’une certaine façon, et pousse l’autre à rêver de nouvelles fondations pour une société plus juste.

 Nous savons grâce aux correspondances échangées entre les deux amis qu’ils se sont toujours soutenus, PROUDHON ayant salué l’esprit novateur de COURBET, ce dernier l’ayant fait figurer notamment dans sa fameuse toile de l’Atelier.

 Jean PETREMENT s’est intéressé davantage aux différences de ces grands hommes qui sauteraient à l’œil d’un enfant. Différences de sensibilités, de tempéraments, l’un est introverti, l’autre extraverti. C’est assez banal en somme, cela le devient moins si l’on considère que ce qui est inné en soi peut conditionner sinon notre existence, sinon notre manière de penser et d’agir.

 Dans ce court spectacle d’une heure environ, nous pourrions craindre d’assister à des joutes oratoires un peu intello. Il n’en est rien parce que les escarmouches et la vivacité de la discussion entre les personnages restent très naturelles.

 On adore la bonhomie impétueuse de COURBET, le pinceau à la main. Proudhon, le visage circonspect, aux allures pudibondes est  moins sympathique. Survient aussi, le braconnier de passage, qui va réconcilier tout le monde avec sa liqueur à la mirabelle et son pâté de lapin. Et puis surtout, il y a Jenny, la jolie modèle qui entend faire crépiter son existence dans un monde d’hommes.

 Un cocktail très  explosif ! Pas simple l’espèce humaine, avec toutes ses contradictions, oscillant toujours entre la chair et l’esprit, le fond et la forme, entendez par là, pourquoi pas, Proudhon et son associé, Courbet,  et regardez Jenny;  tous arrivent  tout de même à tenir devant et derrière une même toile, celle de « L’atelier » allégorie réelle, d’une page de vie. C’est formidable !

Jean PETREMENT nous invite à la tolérance et la réflexion, c’est jouissif, et ça s’avale cul sec !

Merci, Jean PETREMENT pour cette comédie très vivante, instructive et éloquente !

 Eze, article mis à jour le 7 Juillet 2021

Evelyne Trân

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