Les Samedis de la Chanson à la Librairie PUBLICO – 145 rue Amelot 75011 PARIS – TEL. 01 48 05 34 08 – Saison 2019 – 2020 – Concert à 17 H 30 –

KIPPER

La Librairie PUBLICO  MOTS ET MUSIQUES

Le Cabaret Libertaire

présentent

21 Septembre 2019 : VALOUVA DUO

 28 Septembre 2019 : Hèlène GERRAY

 12 Octobre 2019  : Justyna BACZ

 26 Octobre 2019 : Pierre SANSBERRO

 9 Novembre 2019 : LES CHANTEURS LIVREURS – RACHEL SONALM- FREDERIQUE

 16 Novembre 2019  : Pascale LOCQUIN

 30 Novembre 2019 :  Fanchon DAEMERS

 14 Décembre 2019 : Sabine VIRET

 21 Décembre 2019 : JUJA LULA

 Interview express de Patrick Kipper

  Patrick Kipper, il donne toujours l’impression de couver d’un regard amoureux, tous les artistes qu’il invite à la Libraire Publico au Cabaret Libertaire. Il semble ne s’être pas remis de sa première illumination, la découverte de Brassens. Nous lui avons demandé en interview express de nous parler de son parcours.

P.K : Mon arrivée chez les anars, à la librairie Publico, j’avais 15 ans en 1962. J’habitais à Livry- Gargan dans le 93. Je découvre l’anarchisme en écoutant Brassens donc avant 15 ans. J’étais intrigué par le mot anarchie dans une chanson de Brassens « L’hécatombe ».  C’est d’ailleurs la seule fois où le mot anarchie apparait dans les chansons de Brassens. Je vais voir dans le dictionnaire et la définition me plait bien.

Et puis un jour à Sevran, je passe devant la gendarmerie, le mur était entièrement recouvert d’affiches de la fédération anarchiste. Je regarde l’adresse : Librairie Publico 3, rue Ternaux. Et puis je m’y rends. C’était une toute petite libraire tenue par un vieux militant anarchiste à moitié aveugle et très bougon. Un ancien combattant de la guerre d’Espagne très connu.  Je n’avais pas de culture ni rien, je ne connaissais absolument rien.  Rapidement, je m’abonne au Monde Libertaire à 15 ans.  Je ne vais pas être militant tout de suite. Je lis le Monde Libertaire régulièrement, je découvre Ferré … En 1968, j’étais présent à la nuit des barricades, c’est ce jour-là que Ferré créait la chanson la chanson L’Anarchiste.

M.L : Tu travaillais à l’époque

P.K – J’ai commencé à travailler après le certificat d’études à la fin de l’école élémentaire – ma famille était très pauvre – à l’usine à 14 ans et 13 jours dans une fabrique de jouets. J’étais le seul garçon avec 28 filles. 28 filles c’était pas facile. Ça ne me plaisait pas du tout. C’était ma grand-mère qui m’avait trouvé ça, un boulot comme un autre. Je rejoins en 1971 un groupe de la fédération anarchiste qui s’est créé à Sevran en 1971 dont je deviens le secrétaire en 1972. Ce groupe a existé pendant 20 ans. J’ai été très actif les 10 premières années, j’organisais les galas annuels à partir de 1975. Les premiers artistes que j’ai fait venir étaient Marcel Eglin et Robin, puis Utge Royo…

M.L : Et tu as attrapé le virus

P.K – Après je n’ai plus arrêté. A ce jour 2200 concerts…

M.L : Tu as créé l’association Mots et Musiques

P.K :  Plus tard. J’ai commencé à organiser des spectacles à l’Oréal lorsque j’étais secrétaire C.G.T de la centrale expédition. J’étais responsable de la commission culturelle et ai fait venir des artistes, régulièrement 5 à 6 fois par an pendant 10 ans (dont Jean-Claude Pascal, Mouloudji, Christian Pacoud).

M.L. : En même temps des spectacles pour la fédération anarchiste de Sevran

P.K : Jusqu’à la fin du groupe en 1992. Après, je suis devenu adhérent individuel. Hors militance, j’ai produit des spectacles à titre personnel au Cithéa (un ancien cinéma de quartier à Ménilmontant) à partir de 1983 et mon premier concert c’est avec Utge Royo – dont je deviens l’agent pendant plus de 10 ans – on a un monde fou, la salle est archi pleine. Parallèlement, j’ai assuré la production de 5 albums de Marie-Josée Vilar dont j’ai été l’agent pendant 25 ans.

M.L. : Tu quittes l’Oréal en 1991 où tu travaillais comme ouvrier spécialisé depuis 1970, pour devenir agent.

P.K : Oui j’ai vécu de ça pendant plus de 15 ans jusqu’à ma retraite tout en m’occupant de l’association Mots et Musiques, fondée en 1991, à but non lucratif.      

 M.L :  Après ce survol express de ton parcours, revenons aux Samedis de la Chanson organisés par la Librairie Publico et l’association Mots et Musiques.

P.K : Aujourd’hui cela représente 75 concerts depuis 2013. Au début, il y avait 3 rendez-vous par an. Aujourd’hui, c’est tous les quinze jours avec une exception, les mois où il y a cinq samedis, il y a 3 cabarets. Avec la librairie Publico, j’ai commencé par organiser des rencontres avec les artistes pour présenter leurs disques. Puis c’est grâce à un article de Laurent Gharibian sur Béa Tristan dans le Monde Libertaire que j’ai eu l’idée des concerts à Publico.

M.L : Comment choisis-tu les interprètes ?

P.K : Poésie et politique, les deux m’intéressent, il faut qu’il y ait les deux dans la chanson. Ma démarche est avant tout artistique. Je suis sensible en priorité à la voix qui pour moi véhicule quelque chose et bien sûr aux textes.

M.L  : Ce sont des univers très personnels que tu accompagnes, des artistes que je qualifierai d’électrons libres que nous ne pouvons entendre que sur Radio Libertaire (Rappelons que Patrick Kipper fut co-animateur avec Nicolas Choquet de l’émission « Bouche à orteil ») ou Fréquence Paris Plurielle ou Radio Aligre. Ceux-là ne créent pas pour faire des tubes mais pour incarner des émotions viscérales et intenses, authentiques. Le point commun de tous ces artistes est de réunir ces deux rives dont tu parles, la poésie et la politique, comme Brassens ! MERCI Patrick Kipper !

Paris, le 9 Octobre 2019

Propos recueillis par Evelyne Trân

Article précédemment publié dans le MONDE LIBERTAIRE du mois d’Octobre 2019

 

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