UNE RECHERCHE THÉÂTRALE DE Didier Girauldon + Constance Larrieu + Jonathan Michel
SUR UNE IDÉE DE Constance Larrieu
INSPIRÉE PAR LES ÉCRITS DE Wilhelm Reich
MISE EN SCÈNE=Didier Girauldon + Constance Larrieu
AVEC Constance Larrieu
COLLABORATION ARTISTIQUE & VIDÉO=Jonathan Michel
CRÉATION SONORE & MUSICALE=David Bichindaritz
LUMIÈRES=Stéphane Larose
CRÉATION COSTUMES=Fanny Brouste
RÉALISATION COSTUMES=Hélène Chancerel
Il y a près d’un siècle en 1927 Wilhem REICH, l’un des plus brillants élèves de Freud, publiait « La fonction de l’orgasme ».
Le cheval de bataille aussi bien scientifique que politique de Wilhem REICH, l’orgasme, ce feu de bien être dont seuls nos organes sexuels ont le secret, est une manifestation physiologique qui concerne aussi bien les animaux que les hommes.
L’orgasme, c’est la potion magique de l’organisme, un euphorisant qui comble aussi bien les pauvres que les riches mais encore faut-il bien connaitre son corps pour atteindre ce nirvana et grimper au 7ème ciel, grâce ou sans la performance de son partenaire sexuel.
Laissées dans l’ignorance depuis la nuit des temps, de nombreuses femmes n’ont pas connu le plaisir sexuel faute d’avoir trouvé chaussures à leurs pieds. Elles sont restées silencieuses ignorant les fastes du plaisir et l’énergie vitale qu’il procure. La pratique de l’excision du clitoris sous couvert du rite ancestral n’a pas d’autre but que d’empêcher les femmes de jouir indépendamment d’un partenaire mâle.
L’orgasme serait-il donc la clé de la libération des êtres face au pouvoir exercé par une société phallocratique ? Les bienfaits biologiques de l’orgasme sont prouvés mais l’impact de l’épanouissement sexuel sur le comportement demande à être exploré.
En d’autres termes, Wilhem REICH annonça cette devise des années 60 aux Etats Unis « Faites l’amour, pas la guerre ».
Fort de ses recherches obstinées, Wilhem REICH trainant derrière lui une réputation de savant fou, se révèle fort virulent en dénonçant toutes les névroses engendrées par les frustrations sexuelles :
« Les meurtres sexuels, l’agonie sexuelle des adolescents, l’assassinat des forces vitales chez les enfants, l’abondance des perversions, les escadrons de la pornographie et du vice, l’exploitation de la nostalgie humaine de l’amour par des entreprises commerciales et des publicités avides et vulgaires, des milliers de maladies psychiques et somatiques, la solitude et la dislocation généralisée, et par-dessus tout ça, la fanfaronnade névrotique des sauveurs en herbe de l’humanité – toutes ces choses pouvaient être difficilement considérées comme les ornements d’une civilisation » .
Avec une bouille de Pierrot Lunaire filmée en gros plans, Constance LARRIEU fait tout d’abord penser à une suffragette de la révolution sexuelle. Pas évident de plonger dans ce livre éminemment sérieux » La fonction de l’orgasme ». Nous lui sommes gré d’avoir fait tout le travail pour nous et de nous en livrer la substantifique moelle avec une fraîcheur inattendue.
Face au public, sur scène Constance LARRIEU arbore un costume deux pièces couleur saumon très classique et devient une véhémente conférencière qui accompagne ses propos d’interviews de personnalités avisées sur le sujet.
Au final, elle apparaît juste comme la porte-parole engagée de Wilhem REICH, dans la posture d’une Diane combattante.
De quelque point de vue qu’on l’aborde, biologique, psychanalytique, politique, le thème de la sexualité est tellement vaste que nous avons le droit de lâcher prise en jouissant de ce spectacle fort instructif qui laisse courir de joyeux frissons sur nos cuirasses caractérielles.
Paris, le 7 Mai 2019
Evelyne Trân