Le spectacle a cartonné et a affiché complet pendant toute sa programmation. Il s’avère que l’auteur et interprète de La loi des prodiges François de Brauer est lui-même un petit prodige capable de donner corps sur scène à une cohorte de personnages.
Il ne dispose pourtant comme tabloïd que de sa fine silhouette et d’une chaise. Mais il est mu par un impérieux défi, non par l’opération du Saint Esprit mais par le truchement d’une sorte de psychanalyse au chevet d’un curieux personnage, un certain GOUTARD qui a cru en toute bonne foi, éliminer de la sphère publique, les artistes considérés comme des êtres nuisibles.
Il faut dire que son adversaire politique n’est autre qu’un peintre snob sans scrupules, profitant du flou artistique de l’art moderne qui permettrait à n’importe quel imposteur aux motivations commerciales d’édifier en œuvre majeure, la peinture d’un yaourt ! Et puis il y a cette figure du père, artiste maudit, devenu fou à force de dialoguer avec l’ombre d’un géant, Bernard Blanc, digne de Jean Gabin.
Le fantôme du père réussira à réconcilier avec l’art, le pauvre M. GOUTARD, bel et bien victime d’une sévère névrose ayant affecté son discernement, ladite névrose s’avérant meurtrière puisqu’il est tout de même question de lobotomiser des créatures afin de tuer dans l’œuf leurs velléités artistiques.
Le public rit beaucoup à ce spectacle plein de panache qui mobilise constamment son attention tant le registre de l’interprète qui passe d’un personnage à l’autre à la vitesse de l’éclair, est varié.
L’émotion au final est au rendez-vous avec ce baume au cœur que représente la chanson « Les gens qui doutent « d’Anne Sylvestre « Qu’on leur dise, on leur crie : Merci d’avoir vécu » !
Paris, le 19 Mai 2018
Evelyne Trân