Photos D.R.
Dramaturgie et mise en scène Laurent Poncelet
Assistant José W. Jùnior
Avec Gabriela Cantalupo, Tamires Da Silva, Abdelhaq El Mous, Zakariae Heddouchi, Marcio Luiz, Ahmad Malas, Mohamad Malas, Kokou Mawuenyegan Dzossou, Lindia Pierre Louis, Lucas Pixote, Germano Santana, Clécio Santos, Sodjiné Sodetodji
Lumière Fabien Andrieux | Musique Zakariae Heddouchi et Clécio Santos
Faut-il qu’ils aient connu la misère, l’injustice, les horreurs de la guerre, font-ils partie de ces migrants poussés à fuir leur pays ?
Une chose est sûre c’est qu’ils ont au creux du ventre un insatiable désir de liberté exacerbé par une énergie vitale phénoménale.
Privilège de la jeunesse, sans doute, et pas seulement car l’esprit traverse ces jeunes danseurs indomptables. Il est plein d’une mémoire qui les dépasse, c’est la mémoire esprit corporelle, celle qui se manifeste lorsqu’en dansant, leurs corps palpent l’invisible et ce faisant oublient les frontières, les vieux barreaux d’un monde sans âme.
Quand on a pour passeport l’idée qu’il faut se délivrer des étiquettes qui vous collent à la peau, celles généralement de la misère, qu’il importe de relever la tête pour soi, pour ceux qui vous ont précédé et pour ceux à venir, comment ne pas avoir la pêche.
Ils écrivent en dansant un vaste poème, ils viennent de plusieurs pays, Brésil, Syrie, Togo, Maroc, France, Haïti et ils pourraient réciter en chœur ces mots de Jacques Roumain, le grand poète haïtien :
« Comme la contradiction des traits se résout en l’harmonie du visage, nous proclamons l’unité de la souffrance et de la révolte de tous les peuples sur toute la surface de la terre et nous brassons le mortier des temps fraternels dans la poussière des idoles ».
(Extrait du poème « Bois d’ébène »).
Qui dit mieux. Oui, nous les voyons écrire devant nous sur les palissades, mus par le même élan, le mot liberté. Il s’affiche sur leurs visages, il guide leurs gestes, il illumine leur imaginaire, il leur permet de se reconnaître en dépit de leurs différences, il les réunit lors d’une scène magnifique où tous dansent galvanisés par la joie des retrouvailles.
Mis en scène par Laurent PONCELET, ils offrent au public un spectacle d’amour. Que disent ces tambours, ces corps qui semblent soulevés par les éléments, terre, feu, ciel, astres, ils délivrent un message de liberté et de fraternité, torrentiel !
Paris, le 13 Avril 2018
Evelyne Trân