Les Carnets du Sous-sol de Dostoïevski -Mise en scène et interprétation de Christophe Laparra du Lundi 10 Novembre 2025 au Mardi 20 Janvier 2026 les lundis et Mardis à 21 H, au Théâtre Essaïon 6, rue Pierre au lard 75004 PARIS.

  • Auteur : Dostoïevski
  • Traduction André Markowicz
  • Éditions Actes Sud/Collection Babel
  • Mise en scène: Christophe Laparra
  • Avec: Christophe LAPARRA
  • Scénographie: Christophe LAPARRA
  • Adaptation / Dramaturgie / Direction d’acteur
  • Marie BALLET
  • Création lumière
  • Xavier BERNARD-JAOUL
  • Production
  • Théâtre de Paille
  • Coproduction
  • Comédie de Picardie-scène conventionnée à Amiens

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 «Je pense même que la meilleure définition de l’homme est la suivante : créature bipède et ingrate». In. Les Carnets du sous-sol de Dostoïevski

Dans un dispositif scénographique rectangulaire relativement indéfini (qui représente tout à la fois l’espace mental du héros, un sous-sol, une chambre…), le spectacle donne à entendre la voix du héros des Carnets du sous-sol qui a choisi de se prendre comme matière d’observation, de questionner sa pensée en établissant un dialogue avec des messieurs imaginaires. Face aux certitudes de son époque, le héros oppose son désir qu’il nomme son « caprice » et qui est, selon lui, constitutif de l’homme au point que ce dernier préférera devenir fou plutôt que renoncer à sa liberté fondamentale.

Cet homme quasiment nu qui s’introspecte avec une exaltation maladive est fascinant. Même s’il s’adresse à des messieurs imaginaires , il donne l’impression de se projeter dans une sorte d’infini cosmique qui serait aussi bien celui de la désillusion que celui du désespoir. Mais qui regarde cet homme indéfini qui ne peut pas se définir lui même sinon Dostoïevski ? Le public est pris à témoin, il est celui qui regarde et la question rebondit pour que l’on se demande qui regarde l’homme et se trouve suffisamment à distance pour le voir, le comprendre et justifier son existence ? Dieu, les étoiles, le soleil se trouvent hors champ. Il s’agit du duel d’un homme face à lui même, c’est à dire face à ses limites.

Cet homme est touchant parce qu’il pose des questions à mille années lumière . Cet homme en chair existe de la façon la plus précaire qui soit parce qu’il se désigne comme homme précaire et il devient infiniment troublant d’exister sur le fil d’une précarité brandie, acceptée, jouie. Jouissance et souffrance seraient les terrains d’introspection de cet homme.

On a envie de remercier ce personnage parce qu’il pose des questions que nous prenons rarement la peine de nous poser et oui, la plupart du temps, le « deux et deux font quatre » nous suffit amplement. Grâce à la présence de Christophe LAPARRA, magnifique interprète, la fragilité de l’homme nous saute aux yeux mais en vérité il y a aussi des étoiles dans son regard !

Une histoire d’homme au plus profond de lui même !

Article mis à jour le 30 Octobre 2025

Evelyne Trân

N. B : Christophe LAPARRA était l’invité de l’émission Deux sous de scène (de 15 H 30 à 17 H) sur Radio Libertaire 89.4 en 2ème partie le Samedi 19 Avril 2025 en podcast sur Radio Libertaire et ci-dessous :

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