EN TOURNEE
12-13-14 novembre Festival TNB, La Paillette, Rennes
18-28 novembre Théâtre National de Strasbourg
2-5 décembre Théâtre de Lorient
20-23 décembre Le Grand T/Mixt, Nantes
2026
14-15 janvier : La Passerelle (Saint-Brieuc)
18-22 mars : MC93 (Bobigny)
25-27 mars : Le Quartz (Brest)
Texte et mise en scène Marine Bachelot Nguyen

En 1975, une famille française accueille des réfugiés vietnamiens. Cette rencontre est au cœur de cette fresque théâtrale qui fait ressurgir les images médiatiques des boat people dans les années 1970-1980. Marine Bachelot Nguyen, autrice et metteuse en scène, a mené un travail de recherche et d’interviews pour nourrir cette fiction. Le spectacle mêle des paroles, des images d’archives et emprunte un langage poétique inspiré de la tradition des marionnettes sur l’eau du Viêtnam. Il évoque de manière sensible les traumatismes de l’exil, en miroir de la générosité et des ambiguïtés d’une France qui se considère alors comme une terre d’asile.
Les spectateur·rice·s de la représentation du soir seront invité·e·s à profiter d’un buffet convivial avant le spectacle dès 19h !

Avec Clément Bigot, Lucile Delzenne, Arnold Mensah, Paul Nguyen, Dorothée Saysombat, Angélica Kiyomi Tisseyre-Sékiné
Assistanat Yen Linh Tham
Scénographie Kim Lan Nguyen Thi
Création vidéo Julie Pareau
Création lumière Alice Gill-Kahn
Création sonore Yohann Gabillard
Création costumes Laure Fonvieille
Production Gabrielle Jarrier
Qui se souvient des « boat people » en France. Cette marée d’émigrés asiatiques venus du Laos, du Vietnam, du Cambodge qui a déferlé en France, répartie dans une soixantaine de départements.
En apprenant les naufrages des embarcations de fortune empruntées par ces « boat people », faisant des milliers de victimes, les médias se sont émus, Sartre lui-même. Du coup sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, ce sont près 180 000 réfugiés qui ont débarqué en France. L’âge d’or de l’émigration souligne Marine Bachelot Nguyen alors que c’était la crise du pétrole mais la France subissait une baisse de natalité.
Il y a 50 ans, l’espace au moins de 2 générations auxquelles s’adresse le spectacle écrit et mis en scène par Marine Bachelot Nguyen. Pour ce faire, cette dernière s’est beaucoup documentée et a recueilli de nombreux témoignages.
La représentation débute par ceux de rescapés de naufrages de façon à ce que l’on comprenne dans quel état – conditions physiques et morales – sont arrivés ces émigrés .
Ensuite c’est le récit d’une rencontre entre une famille d’accueil (qui a répondu à un appel télévisé) et une famille de réfugiés. On sent le contraste entre l’enthousiasme, l’expansivité des hôtes, celui de la mère en particulier et la réserve, la timidité de ces émigrés.
Cette évocation très touchante des relations entre familles d’accueil et émigrés font penser qu’elles ont pu se solder par des amitiés voire par des mariages mixtes.
En vérité les « boat people » ont marqué les esprits de près ou de loin. Quel individu au faciès asiatique ne s’est pas entendu dire qu’il était un émigré « boat people » ?
Mais il y a 50 ans déjà ! Et ces émigrés là ont entre 50 et 100 ans. Ils sont grands-parents et même arrière-grands-parents.
Les « boat people » font partie de l’histoire du Vietnam et de l’Histoire tout court. C’est vrai qu’en France, l’ombre du colonialisme ne s’est pas éteinte. Un Vietnamien ne peut pas l’oublier et cela a dû interférer dans les relations franco vietnamiennes. Mais voilà les asiatiques ont la réputation de s’intégrer facilement. Mais parle-t-on de ceux et celles qui n’ont pas réussi à surmonter les épreuves ?
En fond de scène, la mer en plein remous est filmée, cette mer-là qui nous rappelle qu’il y a toujours des émigrés qui font naufrage et meurent faute d’être accueillis.
A la fin de la pièce qui nous a permis de participer émotionnellement à l’histoire d’une famille « boat people » et de remonter le temps avec des vidéos d’archives télévisées, les enfants devenus adultes, le fils adopté de la famille française et la fille du couple Vietnamien Laotien vont toucher la mer ensemble.
Le spectacle jouit d’une très belle distribution et la mise en scène sobre, dépouillée est comme un appel à un désir de paix .
Nous saluons ce spectacle humaniste de tout cœur car il nous remplit aussi d’espoir en l’humain !
Evelyne Trân
Le 8 Novembre 2025