
Metteur en scène
Arnaud Beunaiche
Description de la Compagnie :
Je deviens fou ! Qui me sauvera ? Entre preuves objectives et phénomènes surnaturels, le mystère de cette folie survivra-t-il à votre perspicacité ?
En Normandie, un homme est victime d’étranges phénomènes surnaturels. Il semble pourchassé par un être invisible, le Horla. Mais le doute s’installe : ce Horla existe-t-il vraiment ? Ne sombre-t-il pas peu à peu dans la folie ? Maupassant nous entraîne dans les abysses de l’angoisse.
Bande annonce
Serge Dupuy était l’invité de l’émission DEUX SOUS DE SCENE sur Radio Libertaire.89.4 le samedi 27 Septembre 2025, en podcast sur le site de Radio Libertaire 89.4 et ci-dessous :
Le Horla voici une nouvelle de Maupassant susceptible de hanter un grand nombre de lecteurs, probablement en raison de son aspect fantastique mais aussi parce que les frayeurs et les angoisses décrites par le narrateur peuvent fort bien traduire celles que quiconque a pu éprouver au cours de sa vie.
Car la peur, notamment celle de l’invisible, la nuit, l’obscurité, n’est pas si facile à décrire et quand il s’agit d’un cauchemar, cette peur dont a certainement parlé Freud, est une manifestation intime et douloureuse. Dans la nouvelle de Maupassant, le cauchemar prend des proportions incroyables voire délirantes. Ce que décrit Maupassant par la voix d’un personnage qui n’est pas nommé, c’est tout compte fait, c’est l’effondrement progressif de sa perception du réel. Il s’agit d’un individu qui perd pied au niveau cognitif et physique. C’est une descente aux enfers.
Comment ne pas être saisi par l’authenticité de la confession de cet homme sur la dégradation de son état mental dont Maupassant témoigne avec une acuité surprenante. Nous savons que lors de l’écriture du Horla Maupassant souffrait déjà des symptômes de la syphilis, cette maladie dont il mourut.
Mais le talent du romancier est là comme si Maupassant était subjugué par son personnage auquel on prêterait volontiers le nom de Horla, l’être invisible contre lequel il lutte de la même façon que l’on confond à l’inverse Frankenstein, le savant, avec le monstre qu’il a créé.
Serge DUPUY incarne de façon spectaculaire ce personnage au demeurant sympathique. C’est au début de son journal intime un homme sans histoires, amoureux de la nature, d’humeur tranquille, un homme normal. Le comédien, très impressionnant, exprime les bouleversements qui atteignent progressivement physiquement et mentalement le malade.
On a envie de se dire à l’issue du spectacle que c’est Maupassant lui-même qu’incarne Serge DUPUY car ce « Je » du journal intime ne peut être que Maupassant qui témoigne d’une peur à la fois irrationnelle et réelle face à la maladie et la mort. C’est universel.
La mise en scène en veilleuse onirique, très suggestive met en valeur le comédien Serge DUPUY époustouflant !
Evelyne Trân
Le 2 Octobre 2025