
↘ Production : Compagnie Bravo Théâtre ↘ Coproduction : MJC-CS Ti an Dud de Douarnenez, Ville de Combrit ↘ Avec le soutien de : L’Armorica à Plouguerneau, Centre Culturel Bleu Pluriel de Trégueux, Le Strapontin – Scène de Territoire de Bretagne pour les Arts du Récit, Pont-Scorff.
TEXTE=Maï David, Gaëlle Héraut
MISE EN SCÈNE / SCÉNOGRAPHIE=Gaëlle Héraut
CRÉATION LUMIÈRE=Nolwenn Delcamp-Risse
JEU=Maï David
RÉGIE LUMIÈRE=Cynthia Lhopitallier
AVEC LES VOIX DE=Rozenn Fournier, Camille Kerdellant, Alice Millet, Julie Moreau
Durée 1:15
Schizophrénie, le mot peut faire peur, d’autant qu’il est sibyllin, comment le raccorder aux mots du quotidien ? Le dictionnaire Larousse donne sa définition : Psychose délirante chronique caractérisée par une discordance de la pensée, de la vie émotionnelle et du rapport au monde extérieur. L’étymologie vient du grec schizo ( “ séparé ”) et phrên (“ esprit ”).
Comment s’empêcher de penser que la discordance de la pensée, de la vie émotionnelle et du rapport au monde extérieur a pu, peut ou pourrait nous concerner . Un peu d’introspection, un peu de rêverie, un sentiment de mal être, et ces voix qui nous submergent, oui, pourrions- nous basculer dans la folie ?
Il faut pourtant le souligner, la schizophrénie est une maladie. Les personnes qui en sont atteintes en souffrent véritablement.
Maï David autrice et actrice, accompagnée de Gaëlle Héraut co-auteure qui assure une mise en scène très sensible, a décidé de témoigner sur cette maladie qui l’a brutalement éjectée du monde extérieur alors même qu’elle s’épanouissait en tant qu’actrice et metteure en scène.
Il s’agit d’un témoignage crucial qu’elle porte sur scène avec intensité. Les qualificatifs sont parfois vains pour décrire ce qui relève de l’intime et de l’inconnu. C’est d’ailleurs pour cette raison que la poésie qui permet de s’aventurer dans les chemins du sensible parfois hors de portée de la raison, nous connecte avec ses parties peu explorées de notre conscience.
Il y a une façon de penser propre aux personnes dites atteintes de schizophrénie qui peut nous interpeller. Comme si le délire, ce qu’on désigne comme une manifestation de la maladie, était un message, un appel pour se faire comprendre par autrui.
André BRETON a témoigné de façon poignante sur sa relation avec Nadja qui l’a ébloui par ses délires et qui était probablement schizophrène.
S’exprimer, c’est cela qui est important. Allons-nous refuser de communiquer avec des personnes handicapées qui ont perdu leurs membres ? La schizophrénie est un handicap qui est reconnu. Il n’empêche cependant pas de vivre.
Comment ne pas apprécier le jeu de Maï David sur scène ! On comprend que ce qui se passe dans l’espace mental d’une personne qu’elle soit schizophrène, comédien.ne ou poète, s’éclaire et nous éclaire au Théâtre.
Un espace salutaire oui, d’autant que la maladie isole. Maï David témoigne, son texte forme un pont entre la personne malade et celle qui s’en est sortie, entre l’avant, l’après et la conjugaison des deux.
C’est très impressionnant et enrichissant ! Maï David est une belle personne lumineuse, à fleur de peau qui soulève les ombres avec grâce.
Evelyne Trân
Le 27 Septembre 2025
N. B : L’article est également publié sur Le Monde Libertaire.net :
Maï DAVID et Gaëlle HERAUT étaient les invitées de l’émission DEUX SOUS DE SCENE sur Radio libertaire.89.4 le samedi 27 Septembre de 15 H 30 à 17 H. En podcast sur le site de Radio Libertaire et ci-dessous..