
équipe artistique
Anne Cardona – Mise en scène
Sophie Pajot – Chorégraphie
Laura Marin, Nicolas Moreau, Anne Cardona – Interprétation
Guillaume Rouchet – Lumière
Bertrand Louis – Musique
Katell Paugam – Vidéo
Laurent David – Création son
Anne Cardona – Scénographie
M.G d’Arpaillargues – Décoration
Denis Sublet – Presse
Elodie Kugelmann – Diffusion
C’est une perspective terrifiante pour celui ou celle qui croit encore à la liberté individuelle que celle d’être dépendant.e d’une intelligence artificielle.
I.A. voilà son acronyme que tout le monde a désormais en tête et que nous sommes de plus en plus nombreux à utiliser.
Il parait qu’au Japon « des robots compagnons révolutionnent les maisons de retraite ». Anne CARDONA dans une fable dystopique intitulée O.R.N.A. a imaginé les relations entre un homme qui commence à perdre la tête avec une créature qui ressemblerait tout à fait à son aide à domicile mais serait en réalité une humanoïde dotée d’une intelligence primaire et de quelques artefacts d’émotions humaines générés par l’I.A.
C’est la même comédienne Laura MARIN qui interprète à la fois l’aide à domicile et la robote et il faut saluer sa performance. Le comédien Nicolas MOREAU est très émouvant dans le rôle d’un homme âgé vulnérable qui n’a plus suffisamment de facultés pour faire la différence entre un robot et une personne humaine.
La scénographie rétrofuturiste inspirée du Japon où se mêlent musique et vidéos a un aspect ludique et attrayant ce qui rappelle que l’IA. a tout pour plaire . Et puis autrefois, au siècle dernier, dans les années soixante, soixante dix etc, ce sont les automates qui gratifiaient les rêveurs de merveilleux. Comme c’est étrange O.R.N.A aurait pu simplement être une automate de luxe ou une poupée qui danse telle celle que Casanova enlace dans le film de Fellini.
Dans la pièce de Anne CARDONA, on le sent bien O.R.N.A n’est pas poétique pour deux sous, elle est pragmatique, elle a été commandée par les enfants du vieil homme pour répondre à ses besoins essentiels. Peut-on croire que la présence d’un robot puisse remplacer une personne humaine ?
« Cette fable dystopique, nous dit Anne CARDONA interroge nos choix face à un futur où humain et machine coexisteront inévitablement ».
Voilà un spectacle qui a tout pour séduire, la mise en scène clinquante, l’interprétation des artistes et le texte fort bien enlevé d’Anne CARDONA. Mais croyez-vous qu’un jour les robots et les robotes remplaceront les comédiens.nes . Je n’y crois pas, ce serait la fin du théâtre et la fin du monde !
Evelyne Trân
Le 20 Juillet 2025