Rien n’a jamais empêché l’histoire de bifurquer de Virginie Despentes à La Scierie – Salle le Hangar du 4 Juillet au 26 Juillet à 18H 00. Durée 1 H. Relâche les 15, 22 Juillet.

Description de la Compagnie (extrait)

Tout commence lors d’un séminaire organisé au Centre Pompidou,
le 16 octobre 2020, par le philosophe Paul B. Preciado sur les « Corps révolutionnaires ».
Pour cet événement, Virginie Despentes écrit et lit ce texte.
Elle appelle ici à ce que l’histoire bifurque. De façon urgente.
Elle appelle à la transformation du monde, à ce que la révolution
des corps et des esprits s’opère en se libérant des carcans de dominations
et des violences du capitalisme, du colonialisme, du patriarcat, du racisme et de l’homophobie.
Un appel urgent au déploiement de la douceur, de la bienveillance et de l’écoute sincère.
Elle y interroge la soumission, la frontière et la liberté.
Elle y célèbre la force des liens invisibles.
C’est dans une version poético-punk, musicale et visuelle, qu’Anne Conti et son équipe,
avec la complicité de Phia Ménard, s’en emparent.
Portés par une scénographie qui nous plonge dans un univers en reconstruction,
la mise en scène, la musique et le travail graphique convoquent l’imaginaire,
offrant au texte le temps de se déposer en nous.

Chaque fois que tu as le courage de faire ce qu’il te convient de faire,
ta liberté me contamine.

Chaque fois que j’ai le courage de dire ce que j’ai à dire,
ma liberté te contamine.

équipe artistique

Anne Conti – Mise en scène

Rémy Chatton (guitare, violoncelle, composition) – Interprétation

Anne Conti – Interprétation

Vincent Le Noan (percussions, composition) – Interprétation

Phia Ménard – Collaboration artistique

Isabelle Richard – Collaboration artistique

Caroline Carliez (lum-vidéo) – Régie

Phédric Potier (son) – Régie

Cléo Sarrazin – Vidéo

Laurent Fallot – Création lumière

Margot Daudin Clavaud – Diffusion

Catherine Guizard – Presse

Léa Drouault – Costumes

Laurent Fallot – Création lumière

© Didier Perron

Impressionnante apparition d’Anne CONTI dans un chantier de démolition . On pourrait penser à une fin du monde. Pourtant, des carcasses d’immeubles démolis cela se voit tous les jours. A l’âge adulte on a déjà intériorisé beaucoup de choses. Ce à quoi on assiste nous parait presque normal, ce sont le passé et l’avenir qui deviennent de plus en plus difficiles à imaginer. La vérité c’est que nombre d’individus s’éprouvent dépassés par le monde dans lequel ils évoluent. Les soupapes de protection, la surconsommation, les réseaux sociaux contre les angoisses existentielles : guerre, chômage, maladie, solitude, oui, ces soupapes deviennent de plus en plus lourdes.

Faut-il donc céder à une vision désenchantée du monde ? Dans son manifeste Virginie DESPENTES fait de ce sentiment d’oppression qui peut conduire au désespoir, un levier pour la création d’un autre monde :

Toutes les propagandes me traversent

Toutes les propagandes parlent à travers moi

Rien ne me sépare de la merde qui m’entoure

Rien sauf le désir de croire que ce monde est une matière molle

Que ce qui est vrai aujourd’hui peut avoir disparu demain

Et qu’il n’est pas encore écrit que cela soit une mauvaise chose.

Un manifeste qui devient un chant du monde. En somme dans un spectacle hyper créatif, Anne CONTI fait la démonstration musicalement, visuellement et concrètement (puisque le public la voit déplacer et lever des parpaings) en portant le texte de Virginie DESPENTES qu’il est possible de créer autre chose même en partant d’une vision de chaos général . Elle parle et le rythme qu’impose la pensée de Virginie DESPENTES, devient désir de faire bouger les choses et de créer de la beauté, voire du bonheur, du rêve en transformant des ruines :

Une révolution dans laquelle on ne met ni rêve, ni joie, alors il ne reste que la destruction, la discipline et la justice.

Et si on dit révolution, il faudra dire douceur.

Anne CONTI chante trois berceuses : Kélé, kélé (chant arménien), Gula (chant Inuit) et Durmé durmé (chant en ladino, espagnol ancien). Elle est accompagnée par deux musiciens : Rémy CHATTON aux cordes (violoncelle et guitare) et Vincent LE NOAN. Les rythmes sont plutôt rock et pulsants.

Anne CONTI offre au texte de Virginie DESPENTES une superbe ouverture artistique, un arbre inspirant et créatif aux multiples ramifications.

Evelyne Trân

le 20 Juillet 2025

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