Je n’ai pas lu Foucault – Chefs d’œuvre en prison – De et avec Céline Caussimon à LA FACTORY – Espace Roseau Teinturiers 45, rue des Teinturiers 84000 AVIGNON du 5 au 26 Juillet 2025.Relâche les 8, 15, 22 Juillet.

Introduction

Quand l’art révèle l’humanité cachée derrière les murs d’une prison !

description

Céline Caussimon, comédienne, entre en prison pour animer des ateliers d’écriture. 
Son idée : faire écrire sur les chefs-d’œuvre de la peinture, regarder ensemble les tableaux de Van Gogh, Basquiat, de la Tour, etc. Une expérience réitérée une vingtaine de fois dans des centres de détention pour hommes et pour femmes. Elle ne sait pas pourquoi ils ou elles sont là, ni comment ils vont réagir. Elle est en prison ! Lieu de violence, d’a-culture, de règles administratives… Leurs regards, leurs mots l’interpellent : Il lui faut partager au monde ces moments de vie. 

Dans ce seule-en-scène, Céline incarne tous les rôles, détenus, surveillants et coordinatrices culturelles. Avec eux, elle rejoue les échanges inattendus, émouvants et souvent drôles de ces personnages. Un autre regard sur les œuvres (que l’on croit tous connaître) et sur ces exclus de la société (dont on ne sait rien ou si peu)
« – On va se promener dans un tableau…
– Non, Madame ! Moi, quand je sors d’ici, ce mot “promener”, je le mets à la poubelle. »

Etre privé de liberté, il faudrait imaginer ce que cela veut dire concrètement. La prison, la société n’a rien trouvé de mieux pour punir ceux ou celles qui ont enfreint ses lois et commis des délits, voire des crimes.

Céline CAUSSIMON est une artiste et elle a voulu un jour partager son intérêt pour la peinture en animant des ateliers d’écriture avec des détenus.es.

Parce qu’elle ne veut surtout pas juger les détenus.es qui ont bien voulu s’inscrire à ses ateliers, elle est presque timide vis à vis de ces personnes dont elle ne sait rien et qui pourtant vont se dévoiler à travers le regard qu’elles peuvent porter sur les reproductions de tableaux qu’elles sont invitées à commenter.

Elle découvre que ces personnes enfermées, ont souvent un regard très juste sur les tableaux parce qu’il peut aller au delà des carcans culturels, et parce que cette belle idée de leur demander d’entrer dans le tableau, elles sont encore capables de la vivre.

Ce sont leurs commentaires, leurs paroles anonymes que l’on entend dans ce spectacle. Elles résonnent fortement . Un espace de liberté s’est créé entre l’animatrice et ces détenu.es . Il y a eu un appel d’air, celui de la beauté, de l’art à travers des tableaux signés Picasso, Cézanne, Rembrandt ou Van Gogh .

Céline Caussimon n’ a pas lu Foucault, mais elle ouvre une brèche, un trou dans le mur pour se souvenir que même coupable de délit ou de crime, une personne reste une personne. Le témoignage de Céline Caussimon est-il si humain qu’il ne puisse être entendu par les politiques qui entendent renforcer les sanctions contre les délinquants et se soucient peu des conditions de vie souvent déplorables des prisonniers.res. Parce que vous avez commis un crime, il faudrait vous dénier la qualité d’humain et penser à vous comme à un animal juste bon à être enfermé.

Le fait est qu’on est saisi d’émotion à la fin du spectacle, question d’empathie sans doute. Comme si l’on avait laissé derrière soi ces personnes qui ont su si bien nous transmettre leurs impressions et leurs sentiments. Oui derrière soi, mais grâce au spectacle de Céline Caussimon, nous les oublierons un peu moins. Je recommande ce spectacle.

Le 13 Juillet 2025

Evelyne Trân

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