
Description
C’est l’histoire d’une cohabitation entre deux génies, qui ne s’est pas très bien terminée.
L’événement final, l’oreille coupée de Van Gogh, tout le monde le connait.
Mais comment en est-il arrivé à ce niveau de désespoir, à ce geste insensé ?
Quelques semaines plus tôt, Gauguin rejoint Vincent dans sa maison d’Arles. Ce dernier y vit depuis quelques mois, avec une certaine sérénité, la joie dans le pinceau.
L’idée ? Fonder là, en Provence, une maison d’artiste.
La pièce retrace ces neuf semaines incandescentes.
En condensé, bien sûr, mais dans un vrai souci de fidélité aux nombreux éléments connus, car écrite sous la vigilance experte de David HAZIOT.


De David HAZIOT, Cliff PAILLE
L’équipe artistique
De Cliff Paillé et David Haziot
Mise en scène Cliff Paillé et Noémie Alzieu
Avec Alexandre Cattez et William Mesguich
Scénographie Cliff Paillé
Décor Alain Villette
Lumières Yannick Prévost
Costumes Maxence Rapetti
Production Cie He Psst
Partenaires Cie la petite étoile
Soutiens Centres culturels Athénée Rueil-Malmaison, Jean Vilar Marly-le-Roi, Alexis Peyret Serres-Castet et Villes de Billère et de Pau
Bande-Annonce
N’est-ce point un véritable défi que celui de mettre en scène l’histoire de la cohabitation de Van Gogh avec Gauguin laquelle finit mal puisque Van Gogh dans une crise de désespoir coupa son oreille gauche. L’histoire serait tombée dans les oubliettes si les protagonistes en question n’étaient pas de grands peintres reconnus dans le monde entier.
La pièce de David HAZIOT et Cliff PAILLE confine au thriller psychologique en raison des relations difficiles, voire très tendues entre les deux artistes de tempéraments antagonistes. Ce faisant le public peut saisir « au vol » ce qui caractérise les styles de l’un et de l’autre. Et leurs échanges sur la peinture se révèlent passionnés et passionnants.
Van Gogh qui souffrait probablement de troubles bipolaires est devenu un véritable personnage pour les acteurs qui l’ont incarné au cinéma. Nous pensons à Kirk Douglas dans La vie passionnée de Van Gogh (1956) et plus récemment à Jacques Dutronc dans Van Gogh de Maurice Pialat (1991) . L interprétation de William MESGUICH jette véritablement le trouble tant elle est intense. Le comédien donne l’impression d’être une émanation d’un autoportrait de Van Gogh et c’est bouleversant.
Il faut saluer également l’interprétation d’Alexandre CATTEZ qui souligne le caractère bon vivant de Gauguin au demeurant plutôt tolérant face aux débordements de Van Gogh.
Van Gogh et Gauguin étaient-ils vraiment amis ? Pas vraiment mais ils se respectaient et s’admiraient mutuellement même s’ils ne se comprenaient pas complètement. Il y a eu émulation entre les deux peintres et dès lors il est possible de songer aux influences qui ont marqué leurs créations à l’époque de leur cohabitation.
La mise en scène sobre suggère simplement la pauvreté de l’atelier et cette curieuse promiscuité entre les 2 chevalets intimes où chacun des peintres se cherche et parfois ose se tourner vers l’autre pour cueillir ses impressions.
Que d’émotions en une heure quinze, un véritable coup de cœur pour ce spectacle. L’atelier de Van Gogh et Gauguin, pensez donc ! Cette rage de la création qui habite les artistes devient grâce à leurs interprètes terriblement humaine.
Evelyne Trân
Article mis à jour le 9 Septembre 2025