
Introduction
Une énigme passionnante d’après une histoire vraie !
Description
Au début des années 80. Oskar Schindler est considéré comme l’un des héros de la Seconde Guerre Mondiale.
Dans un palace de Munich, un journaliste américain, ancien combattant, et son cameraman d’origine juive rencontrent la veuve d’Amon Göth, le commandant du camp de concentration de Plaszow d’où ont été sauvés les prisonniers de la liste de Schindler.
Après un an de vie commune avec le «Boucher d’Hitler» et près de quarante ans d’anonymat, Irène Kalder va leur livrer sa vérité et les forcer à dévoiler la leur.
Distribution : Caroline DARNAY, Marc FRANCESCO DURET, Duncan TALHOUËT
Pierre Audiger – Musique
Anne Gayan – Création lumière
Stéphanie Gesnel – Diffusion
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Est-ce possible d’accoucher d’une ou même de plusieurs vérités faisant partie des non-dits, secrets de famille, secrets défense etc.
Dans son enquête car c’est ainsi qu’elle intitule sa pièce de théâtre, Caroline DARNAY met en place un dispositif triangulaire représenté par trois personnes réunies par une interrogation commune autour de la personne d’Amon Göth surnommé le boucher d’Hitler.
Au préalable, ces trois personnes se rencontrent pour parler de Schindler, ce héros qui a sauvé des milliers de juifs du camp de concentration géré par Göth.
Le public comprendra vite que ce n’est pas Schindler qui intéresse le journaliste, un ancien combattant américain, ni le caméraman d’origine juive. D’ailleurs nous ne découvrirons ces aspects de leurs identités qu’au cours de l’interview devenu quasiment un interrogatoire.
Pour le journaliste qui a eu entre les mains le dossier du procès de Göth, se retrouver en face de Majola dite la veuve du boucher, c’est l’opportunité de l’interroger au sujet de sa relation avec le bourreau. Mais il n’y pense pas sur le champ. C’est son caméraman qui fait les premiers pas.
Les deux hommes qui ont à l’esprit les horreurs perpétrées par Göth ont maintenant en face d’eux une femme, belle, élégante, distinguée qui ne se laisse pas apparemment impressionner par les questions de ces derniers.
Ce qui est intéressant dans ce procès à trois qui force les protagonistes à se dévoiler malgré eux, ce sont les émotions qui les parcourent, ces émotions que des juges au tribunal ne sont pas censés exprimer.
Faire face, ne pas perdre la face, les rapports de force sont d’autant plus tangibles qu’il y a cette caméra qui filme ou pas l’interview suivant le bon vouloir du journaliste et du caméraman. Mais Majola tient bon, elle refuse de considérer Goth comme un monstre. Les trois protagonistes de cette rencontre fortuite ne peuvent ressortir indemnes de leur confrontation . L’on sent bien que ce n’est pas seulement la veuve du nazi que le journaliste accuse, mais ce que peut représenter, ou signifier son indifférence voire son aveuglement d’un point de vue humain, le seul d’ailleurs auquel l’on puisse se référer.
Quant à Majola, le fait est qu’elle se met en danger psychiquement en reconnaissant la monstruosité de son amant. Est-ce ce déni qui lui a permis de survivre près de 40 ans après la shoah ?
L’enquête de Caroline DARNAY est tirée de l’histoire de Ruth Irène Kalder qui après avoir lu le dossier du procès de Göth mettra fin à ses jours.
Cette « enquête » nous renvoie aussi au concept de la banalité du mal, pensé par Hannah Arendt .
« Et si la vérité était plus complexe qu’une simple question de blanc ou de noir ? » . A ses risques et périls, il faut pourtant tenter de l’approcher .
La pièce de Caroline DARNAY parfaitement interprétée, fait du bien tout simplement à nos méninges et à nos bonnes et mauvaises consciences !
Article mis à jour le 2 Juillet 2025
Evelyne Trân
N.B Caroline DARNAY était l’invitée l’invitée de l’émission DEUX SOUS DE SCENE de 15 H 30 à 17 H, sur Radio Libertaire 89.4, le samedi 26 Octobre 2024. En podcast sur le site de Radio Libertaire.
Entretien avec Caroline DARNAY ci-dessous :