Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde, une pièce écrite et mise en scène par Laetitia Gonzalbes au Théâtre du Funambule 53 rue des Saules 75018 PARIS du 15 Novembre au 1er Décembre 2024.Tél. 01 42 23 88 83.

Erik Satie fut un compositeur hors norme. Avant-gardiste virtuose, il composa des musiques aujourd’hui jouées dans le monde entier, telles les célébrissimes Gymnopédies. En homme libre, il fit de sa vie un véritable roman, avec humour et légèreté, et fut l’ami des grands artistes de son époque : Debussy, Cocteau, Picasso, Ravel…

Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde conte la vie de cet homme original, à travers une fiction pleine d’ironie, surprenante, musicale, esthétique… à l’image du compositeur.avec Anaïs Yazit et Elliot Jenicot

création lumières Laetitia Gonzalbes

création illustations et animations SUKI

création costumes Claire Avias

création musiques et sons Tim Aknine et David Enfrein

durée 1h20

« Et pour qui te prends tu ? – Je me prends pour Erik Satie, ne vous en déplaise » Certains se prennent pour Dieu et celui-là pour Erik Satie. Evidemment, l’énergumène a élu domicile dans un asile psychiatrique où seule une gracieuse et douce infirmière semble le prendre au sérieux. Les bouffées délirantes de ce fou dansant se révèlent très instructives sur la vie d’Erik Satie qui probablement n’aurait pas défrayé les chroniques si l’homme n’avait pas composé ses fameuses gymnopédies. L’homme fait figure d’ovni dans le paysage musical de son époque. Incompris, méprisé par ses pairs, il réussit cependant à passer la rampe, heureusement accueilli par Picasso, Jean Cocteau, les ballets russes de Serge Diaghilev avec lesquels il crée un spectacle « Parade » en 1917 qui fit scandale.

Cela doit être un bonheur de se prendre pour Erik Satie, le poète musicien d’Arcueil; il y vécut une trentaine d’années jusqu’à sa mort dans un logement sans eau ni électricité. Sa richesse était ailleurs dans ces notes de musique anarchiste qu’il distribua généreusement et dont les airs nous saisissent par leur joyeuse et mélancolique fantaisie.

Qui aurait pu imaginer la misère noire de l’homme qui avait étrange allure avec son pince-nez, son chapeau melon et sa barbe en pointe.

 Son interprète sur scène, Elliot JENICOT est irrésistible de faconde et de drôlerie. Anaïs YAZIT, sa partenaire à qui il revient d’endosser à la fin de la pièce, l’aspect dépressif du personnage, l’est tout autant irrésistible de grâce et luminosité. La scénographie est illustrée par de joyeux dessins sur écran.

 Laetitia GONZALBES signe avec ce spectacle une délicieuse parade à la morosité ambiante avec à l’honneur un chef d’orchestre hors du commun, Erik Satie !

 Article mis à jour le 25 Octobre 2024

 Evelyne Trân

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