

CALENDRIER
saison 24-25
26 septembre, Théâtre Romain Rolland,
18, rue Eugène-Varlin
94800 Villejuif à 20 H.
À l’issue du spectacle, la médaille de citoyenne d’honneur de Villejuif sera remise à Madame Tran To Nga. La Ville salue ainsi son combat pour la reconnaissance de l’écocide vietnamien et œuvre au devoir de mémoire des victimes de la Guerre du Vietnam. Une façon aussi de changer notre relation à la nature en appelant à l’inscription du crime d’écocide dans le droit international.

Photo AVI
Une soirée vraiment exceptionnelle que celle de la remise de la médaille de citoyenne d’honneur de Villejuif à Madame Tran To Nga au cours de laquelle nous avons assisté à une représentation très épurée et dense de Nos corps empoisonnés avec Angélica Kiyomi Tisseyre-Sékiné, qui incarne de façon admirable Tran To Nga jeune.
Le discours du maire Pierre GARZON ainsi que celui de l’ambassadeur du Vietnam Dinh Toàn Thang, ont exprimé leur solidarité avec Tran To Nga qui, très applaudie, n’a pu cacher son émotion lors de sa prise de parole, déclarant qu’elle combattrait jusqu’à son dernier souffle. Elle s’est adressée aussi à l’ambassadeur l’enjoignant à appuyer son combat auprès des autorités vietnamiennes. Désormais dans son cœur règnent aussi bien Ho Chi Mich Ville que Villejuif.
Il faut souligner que Tran To Nga est la 3ème citoyenne d’honneur de Villejuif. L’ont précédée à ce titre Nelson Mandela, il y a 31 ans et en 1999, Mumia Abu-Jamal, l’un des plus vieux prisonniers américains, innocenté mais toujours incarcéré.
Bertrand Repolt, l’avocat de Tran To Nga a confirmé que la procédure de pourvoi en cassation était engagée et devrait durer de 18 à 24 mois.
A souligner également la présence à cette soirée du Collectif Vietnam-Dioxine, du comité de soutien de Villejuif, des membres de l’Association d’amitié France-Vietnam et des centaines d’habitants de Villejuif.
Un membre du Conseil municipal des enfants a tenu à s’exprimer pour déclarer que Tran To Nga œuvrait pour la paix.

Texte et mise en scène Marine Bachelot Nguyen
Avec Angélica Kiyomi Tisseyre-Sékiné
Scénographie et vidéo Julie Pareau
Création lumière et régie générale Alice Gill-Kahn
Régie générale Alice Gill-Kahn ou Clément Salomon Longueville
Diffusion En Votre Compagnie / Olivier Talpaert
Presse Maison Message
Tout le monde ne connait pas l’histoire de TRAN TO NGA qui a pourtant fait parler d’elle tout récemment lors du procès du 25 Janvier 2021 intenté aux multinationales responsables de l’épandage de l’agent sur la terre du Vietnam. Ledit procès a fait l’objet d’un appel le 7 Mai 2024, lequel a été rejeté par décision de la Cour d’appel rendue le 22 Août 2024.
Cette femme aujourd’hui âgée de 82 ans et en mauvaise santé a le courage et la force morale de continuer son combat alors qu’après plusieurs années de procédure, le Tribunal vient de déclarer ses demandes irrecevables. Elle va donc se pourvoir en cassation.
L’initiative de Marine BACHELOT NGUYEN de porter au théâtre le récit de sa vie est particulièrement bienvenue.
Il ne s’agissait pas de faire un biopic hagiographique mais de faire entendre la voix de Tran To Nga à plusieurs âges de sa vie marquée par la guerre du Vietnam (1/11/1955 au 30/04/1975) pendant laquelle elle fut résistante dans le maquis et fut victime de l’épandage de l’agent orange.
Nous pourrions croire que la guerre du Vietnam est terminée mais la vérité c’est que le peuple vietnamien en subit toujours les séquelles puisqu’actuellement, c’est la 4ème génération d’enfants qui naissent victimes du poison de la dioxine.
Il faut entendre le témoignage de Tran To Nga qui fut moqué lors de son audience au Tribunal : « Etes-vous déjà allés au Vietnam ? Avez-vous vu le musée des vestiges de la guerre à Saigon. On l’appelait auparavant galerie des atrocités américaines. Chaque salarié de nos multinationales, chaque être humain devrait y faire une visite… Dans la maternité de Saigon, j’ai vu conservés sur des étagères des bocaux, dans ces bocaux des fœtus de nouveaux nés, un cimetière de bébés déformés par la dioxine. »
Habilement Marine BACHELOT NGUYEN crée des ponts entre la jeune Tran To Nga incarnée ardemment par Angélica Kiyomi Tisseyre-Sékiné et Tran To Nga, grand-mère. Par l’entremise d’images vidéo, elles se rejoignent et dialoguent en quelque sorte.
Angélica Kiyomi Tisseyre-Sékiné à travers le monologue de la jeune résistante, avec tout l’éclat de sa jeunesse, nous parle d’aujourd’hui et de l’avenir de la planète. Elle est la voix aussi des avocats au Tribunal.
Très instructif et poignant, le spectacle a la forme d’un théâtre-récit ancré dans la réalité, qui a vocation de sensibiliser le public à la cause de Tran To Nga défendue par le Collectif dioxine.
Le spectacle émeut profondément tel un porte-flamme des jeunes appelés à prendre le relais du combat de Tran To Nga . Sa voix toujours très douce résonne :
« Je suis reliée à tous les morts, reliée à tous les vivants et pour que les vivants et les morts soient comptés, il faut simplement de la réparation, il faut simplement de la justice « .
Article mis à jour le 20 Novembre 2024
Evelyne Trân