
Conception et écriture Myriam Saduis
Collaboration à la mise en scène Isabelle Pousseur
Avec Myriam Saduis et Pierre Verplancken en alternance avec Olivier Ythier
Conseillers artistiques Magali Pinglaut et Jean-Baptiste Delcourt
Création lumière Nicolas Marty
Création vidéo Joachim Thôme
Création sonore Jean-Luc Plouvier (avec des extraits musicaux de Michel Legrand, Mick Jagger / Keith Richards, Amir ElSaffar)
Ingénieur du son et régisseur vidéo Celia Naver ou Anatole Gibault
Régie lumière et direction technique Nathanaël Docquier
Mouvement Nancy Naous
Création des costumes Leila Boukhalfa
Collaboration à la dramaturgie Valérie Battaglia
Construction Virginie Strub
Maquillage et coiffure Katja Piepenstock
Diffusion Agnieszka Zgieb pour la Cie Défilé, (email – +33 6 08 28 83 76)
Le spectacle FINAL CUT (créé en 2018 dans le cadre du Festival Mouvements d’identité au Théâtre Océan Nord à Bruxelles) de Myriam SADUIS, reprend au festival off 2024 d’Avignon.
« Même si chaque histoire est singulière, toutes et tous nous partageons ce fait universel que nos secrets de famille sont tissés d’histoire jusqu’à la moëlle — tout passant à la fin au fleuve du récit collectif. »
Myriam SADUIS est le fruit de la rencontre amoureuse entre sa mère européenne et son père arabe. Elle est née en 1961 en pleine décolonisation. Les parents de sa mère, colons en Tunisie durant le protectorat français, racistes n’ont pas accepté l’union de leur fille avec un Tunisien. Il s’agissait d’une transgression insupportable. Les parents se sont séparés et la mère a rayé de sa carte le père arabe jusqu’à œuvrer pour son expulsion hors de France.
C’est une histoire terrible que raconte Myriam SADUIS. Il semble qu’elle ait labouré à l’intérieur d’une plaie immense mais ce faisant toute à la quête de son père, elle a voulu comprendre la folie de sa mère et ce qui a contribué à sa paranoïa, n’hésitant pas à y associer la paranoïa de l’empire colonial français :
« Dans FINAL CUT histoire familiale et grande histoire se trament ensemble ».
Difficile de mesurer le travail entrepris par Myriam SADUIS pour mettre à distance sa douleur et s’élever au-dessus du malheur. Il ne s’agit pas de résilience, terme trop galvaudé, mais de prise de conscience.
L’amour qu’elle porte à ses parents engage et éclaire sa parole. Sur scène, elle s’exprime avec une vitalité, une générosité communicatives qui forcent le respect.
Cette entreprise courageuse, celle d’exposer sa propre histoire loin de résonner comme l’arbre qui cache la forêt, l’histoire avec un grand H, nous la désigne avec profondeur.
Article mis à jour le 10 juin 2024
Evelyne Trân