
.Avec : Hugo Ferraro, Jules Tarla
Voix off : Gaëtan Beraud, Charlie Borie, Violaine Callies de Salies, Quentin Darmancier, Alexandre Dieguez, Maxence Domenech, Julie Godet, Lauriane Levallois
Mise en scène : Alex Weetz
Création lumières : Clément Duval
Musique : Jo de Ray
Est-il possible de mourir d’ennui et de solitude à l’ère des réseaux sociaux, des téléphones portables qui vous suivent à la trace … ?
Si vous êtes célibataire, renfermé et casanier, vous ne recevrez aucune visite sinon celle du facteur, d’un candidat à une élection politique, d’un fonctionnaire pour le recensement etc.
Dans cette comédie aigre-douce de Hugo FERRARO, nous découvrons un personnage en voie de disparition, quelque peu asocial qui voit débarquer chez lui son antipode, ce genre d’individu qui sort tout droit d’un fichier d’ordinateur, un homme robot programmé pour vous ficher à votre tour puisqu’après tout vous n’êtes qu’un numéro parmi les milliards d’autres recensés dans un inimaginable organigramme pyramidal qui vous donne le vertige.
Homme robot ou plutôt nounours, le fonctionnaire qui s’introduit de force chez l’homme sauvage est bien en chair, il est plutôt jovial quoique autoritaire. C’est un employé d’un Service Public ayant pour mission d’apporter sa présence aux pauvres gens qui fêtent seuls leur anniversaire.
La confrontation entre cet homme « sauvage » et cet homme « robot » est cocasse. En réalité, l’auteur ne force pas les portraits, les protagonistes ont toujours figure humaine, le fonctionnaire fait penser à un livreur de pizza légèrement corrompu puisqu’il va jusqu’à dicter à son client les notes que ce dernier doit apposer sur ce fameux formulaire de satisfaction, réclamé désormais par n’importe quel service commercial. Quant à l’homme « sauvage » Jules TARLA lui donne l’allure d’un jeune homme quelque peu dépressif qui reprend du poil de la bête face à l’entreprenant employé interprété par Hugo FERRARO.
Qui sait si Hugo FERRARO ne s’est pas inspiré de certains sketches d’humoristes du bon vieux temps tels que Blanche et Dac ou Jean Yanne et Jacques Martin etc.
Nous ne pouvons qu‘encourager dans cette voie-là, le duo qu’il forme avec Jules TARLA, et saluer leur jeune talent.
L’ironie de leur propos saute aux yeux et c’est tout le charme de cette petite farce à découvrir avec plaisir.
Le 10 septembre 2023
Evelyne Trân