Avec : Caroline de Diesbach et Isabelle Gomez
Vidéo : Vincent Forclaz / Julien Valentini
Musique : Marielle Tognazzoni / Thierry Epiney
Mise en scène et texte : Caroline de Diesbach
Cet obscur objet de désir, quel est-il ? Sommes nous le point de mire de quelque chose qui nous dépasse ? Regardants, regardés, quel est donc votre rapport à l’image, celle que vous donnez, celle que vous voulez donner, celle qu’on vous impose ou même celle dont vous vous moquez ?
Caroline DE DIESBACH, danseuse, chanteuse, comédienne, sonde l’espace de sa féminité à travers le journal d’une patiente en psychanalyse.
Ce journal éparpillé et non chronologique, elle en fait part à la thérapeute qui applaudit son initiative. En quelque sorte, la psychanalyste joue le rôle de guide d’une aveugle qui a décidé d’aller en avant coûte que coûte sur le chemin de sa vérité.
« Vous cherchez la femme, vous ne trouverez que son masque » Il est douloureux ce message que lance Caroline, il exprime un mal être, une gêne qui questionnent la confusion des genres.
La psychanalyste explique qu’un individu peut avoir un genre masculin dans un corps féminin et inversement. D’où l’idée d’un nouveau genre !
Avec une psychanalyste « partenaire du langage », il est possible d’enfoncer des portes ouvertes, de lancer des bouteilles à la mer et il arrive que des mots, des pensées surnagent qui en appellent d’autres et font remonter à la surface des sentiments, des remarques oubliées qui ont fait leur chemin dans la tête inconsciemment.
« Il y a cette tristesse qui ne me quitte pas » dit encore la patiente qui continue pourtant vaillamment à chanter, à danser, à apparaître.
Avec beaucoup de délicatesse, Caroline DE DIESBACH, réussit à rendre captivante cette relation entre la psychanalyste – si bienveillante jouée par Isabelle GOMEZ – et sa patiente.
Et le spectacle n’est pas triste loin de là, il est passionnant de bout en bout. Caroline DE DIESBACH évite l’écueil d’un ego surplombé par son mal existentiel. La psychanalyste fait preuve de beaucoup d’humour et la petite phrase de Lacan « Je n’en veux rien savoir » tombe à pic, pour repiquer ces morceaux d’inconscient, source d’étonnement des petits Poucet en quête d’un nouveau genre, intime et précieux !
Paris, le 3 Juillet 2017 Évelyne Trân