régie générale : Nina Pire
vidéo : Guillaume Bautista
lumières : Hugo Oudin
cette création est soutenue par : Pépinière des Arts du Cirque Toulousaine, dispositif mutualisé Lido – Grainerie, Coproduction circ que O!
L’Usine, lieu
conventionné dédié aux arts de la rue – Tournefeuille (31), Mix’art Myrys, Toulouse (31), Espace Périphérique (Ville de Paris, Parc de la
Villette – 75),
association regards et mouvements, Usson en Forez (42), La Petite Pierre – Jegun (32).
Une sorte de défi à notre esprit cartésien, un ovni contemporain à l’accent Toulousain est venu illuminer le temps d’une représentation une des cours du gigantesque château VENERIA REALE en offrant au public une des versions de sa création intitulée « LA MAISON.
Ce sont cinq gaillards vêtus de longues pèlerines qui arpentent la scène avec d’improbables chapeaux, des sacs à main et qui au cours de va et vient apparemment désordonnés, communiquent, se découvrent avec une curieuse monnaie d’échange, la tuile.
D’allure plutôt rustre, les cinq personnages donnent l’impression de se mouvoir dans une cour de récréation conçue uniquement pour eux et leurs ustensiles de prédilection, la tuile et le sac à main.
C’est leur façon à eux de refaire le monde où la logique ne tiendrait qu’à un fil qui ne demande qu’à exploser puisqu’il est vraiment inutile de chercher un rapport entre le sac à main et la tuile sauf à les utiliser dans tous les sens possibles, en suivant son humeur, en jonglant, en se battant, et en puisant probablement dans une forêt de souvenirs aussi riche et simple que la caverne d’Ali Baba.
C’est l’expression théâtrale qui domine dans les chassés croisés de ces personnages si virils qu’à l’instar du casque d’Athéna, le sac à main féminin devient un attribut de leur virilité, fantastique et visuellement adorable.
Comme des gosses avec leur ballon, ces artistes font feu de tout bois d’une tuile qui se multiplie comme les pains capable d’incarner aussi bien une rivière, un chien, une coiffe ou un ornement, sous les yeux un peu décontenancés du public
La motivation de ce collectif n’est pas de pousser à la perfection les jeux de jonglage et de cabrioles mais de se laisser subvertir en quelque sorte par la personnalité de l’objet qui fustige l’imagination.
C’est le fil du désir qui vient éclairer l’objet de tous nos fantasmes et nos rêveries et le feu d’artifice visuel des cinq compères alignés devant la façade du château sous une pluie de lumières témoigne de l’énergie créatrice des cinq partenaires, messagers itinérants à la solde d’un curieux personnage irréel, G. BISTAKI.
La Maison du Collectif G.BISTAKI fait partie de ces spectacles au festival TEATRO A CORTE qui prennent le risque de s’exposer dans les demeures les plus imposantes du patrimoine Piémontais. Gageons que le château du VENARIA REALE qui s’ouvre et rêve en public conservera longtemps l’empreinte du passage du Collectif G.BISTTAKI, à la fois inattendu et prémédité, particulièrement chaleureux.
Paris, le 20 Juillet 2014 Evelyne Trân
